Durant l'été 2020, mécontent du service offert aux usagers normands, Hervé Morin avait annoncé la suspension des paiements de la Région à la SNCF. Les deux parties étaient parvenues à un accord. Un an plus tard, retour à la case départ.
Bis repetita. La relation entre la Normandie et la SNCF est loin d'être un long fleuve tranquille. Lors de sa campagne de 2015 pour conquérir la région, Hervé Morin avait fait du chemin de fer son cheval de bataille. Alors qu'il vient d'entamer son deuxième mandat de président, le sujet est toujours sur la table. En juillet 2020, il annonçait engager devant les juridictions administratives une procédure contre SNCF Réseau et suspendre ses paiements à la SNCF. Après des mois de bras de fer, les deux parties étaient finalement parvenues à un accord à l'automne.
La hache de guerre n'aura pas longtemps été enterrée et le mois de juillet 2021 ressemble comme une goutte d'eau à son prédécesseur. Hervé Morin tape de nouveau sur la table et annonce que la Région suspend les paiements des accomptes mensuels la Covention Lignes Normandes. Le président de la Normanie ne menace pas toutefois, pour l'instant, d'engager de nouveau une procédure devant les juridictions administratives pour obtenir réparation.
❗️Suite aux multiples dysfonctionnements rencontrés ces dernières semaines sur les lignes ferroviaires normandes, la Région Normandie a décidé de suspendre les paiements des acomptes mensuels de la Convention Lignes Normandes.
— Région Normandie (@RegionNormandie) July 20, 2021
Le courrier envoyé au PDG de la #SNCF ⤵️ pic.twitter.com/AowCsh3dCT
Des trains en retard et bondés
Dans le courrier adressé à Jean-Pierre Farandou, le patron de la SNCF, le président de la Région Normandie constate d'abord que "la régularité s'est redressée depuis le début de l'année". Mais les compliments n'iront pas plus loin et débute alors une liste de griefs longue comme un jour sans pain. "Le mois de juin a été marqué par une baisse significative des départs à l'heure", dénonce Hervé Morin, avant d'embrayer sur "la mauvaise gestion des compositions (des trains) qui entraîne encore aujourd'hui des situations quotidiennes de suroccupation". Et de s'appuyer sur de nombreuses plaintes des usagers.
Autre sujet qui fâche : "de nombreux incidents sur les installations du réseau ferroviaire, en particulier en Île-de-France mais également sur la ligne Paris-Granville". Hervé Morin estime qu'on ne peut pas tout mettre sur le compte de la météo. "Certains sites sont particulièrement et trop régulièrement sujets à des avaries et pannes". Le président de la Région Normandie affirme que ces incidents inhérents à la qualité du Réseau "représentent la moitié des causes d'irrégularités en juin". Sans compter "la recrudescence des incidents matériels, en particulier sur les trains Omneo". Pour rappel, ces trains commandés par la Région devait sortir la Normandie "du moyen-âge ferroviaire".
Enfin, l'information voyageurs, l'une des priorités du plan d'action présenté par la SNCF à l'automne dernier, "la Région regrette qu'en situation très perturbée, il n'y ait toujours pas une plus grande robustesse et cohérence dans les informations fournies". Sur tous ces points Hervé Morin demande au PDG de la SNCF des éclaircissements et exige "un plan d'action révisé, avec un calendrier précis et rapide de mise en oeuvre".Selon la Région Normandie, l'acompte mensuel devant être versé à la SNCF s'élève pour juillet et les mois suivants s'élève à 13 377 306 € TTC.