Suite aux derniers mouvements de contestations des agriculteurs, les sénateurs se réunissaient ce jeudi "autour d'une table ronde" pour venir rapidement en aide aux exploitants.
"L'urgence est de desserrer l'étau de l'endettement". Le thème et l'ambition de la table ronde des sénateurs de ce jeudi matin étaient clairs et précis. Les derniers mouvements de révoltes des agriculteurs de l'Ouest du pays, et de la Basse-Normandie semblent avoir été entendus jusqu'à Paris.
Le sénateur de l'Orne et membre de la commission des Affaires économiques, Jean-Claude Lenoir, rapporte les aboutissants de cette discussion. Les acteurs de l'élevage étaient tous réunis- producteurs, transformateurs et distributeurs- pour faire un état des lieux et proposer des solutions rapides pour "sauver l'élevage français". Six pistes d'action ont été dégagées.
Reporter l'endettement, piste phare
Les acteurs présents ont souhaité mettre la pression au ministère de l'agriculture dont le ministre, Stéphane Le Foll annonçait ce vendredi matin "qu'entre 22.000 et 25.000 éleveurs étaient au bord du dépôt de bilan". Autour de la table tous se rejoignaient pour affirmer un diagnostic alarmant: " (...) les prix trop bas ne couvrent plus les coûts de production. (...) [ et ont ] de lourdes conséquences à long terme pour l'élevage français, dont la compétitivité s'est effondrée depuis quelques années."
Les six pistes proposées sont:
-le report de l'endettement avec une année blanche par exemple
-la mise en place d'un interlocuteur dans chaque département pour traiter en urgence la situation individuelle des éleveurs les plus touchés
-une mesure de stockage pour éviter la surproduction
-valorisation, à travers un logo, dans la grande distribution de la production nationale
-appel au fair-play et au respect des dispositifs de régulation prévus par la loi
-simplifier les normes qui gênèrent des coûts insoutenables.
Cette commission souhaite aussi solliciter un entretien avec les responsables de la Commission européenne.
La FNSEA a surtout voulu retenir le désendettement des éleveurs tandis que la Confédération paysanne a critiqué "une politique visant à endetter encore plus les éleveurs" Un motif d'espoir suffisant pour calmer les éleveurs? A voir.
