Suite à l'alerte attentat du 22 avril 2018, l'installation d'une cinquantaine de caméras au Mont-Saint-Michel a été annoncée. Mais le bon fonctionnement du dispositif nécessite de démonter les stores des magasins. Les commerçants font grise mine.
Le projet est antérieur au printemps de l'année dernière, mais l'alerte attentat déclenchée le 22 avril 2018 a sans doute accéléré les choses. Le Mont-Saint-Michel avait dû être évacué après qu'un homme de 36 ans ait proféré des menaces à l'encontre des forces de l'ordre. Quelques semaines plus tard, le préfet de la Manche annonçait que le site serait pourvu de 50 nouvelles caméras reliées à un centre de supervision installé au lieu dit La Caserne. Un important investissement évalué à 1,2 millions d'euros, financé à 80% par l'État et à 20% par les collectivités locales.
Mais ce projet fait grincer quelques dents, notamment celles des commerçants. Le maire leur a récemment demandé de démonter leurs stores. Compte tenu de l'étroitesse de la rue principale, ceux-ci bouchent la vue des caméras de surveillance. Pour les gérants des boutiques, c'est une partie du chiffre d'affaire qui risque de disparaître. "Nous, on n'a pas des grands magasins, on a des petits magasins, donc ce qu'on expose à l'extérieur c'est de la vente aussi", explique Emmanuel Conan, "L'été, on met une personne à l'extérieur. Si on n'a plus d'étalage à l'extérieur, on enlève une personne."
Selon le maire, le démontage des stores répond à un double impératif : sécuritaire mais aussi esthétique. Les Bâtiments de France souhaitent en effet redonner aux façades de la Grande rue un caractère plus authentique.