Matthieu Millet, qui dirigeait depuis près de 20 ans l'entreprise de reconditionnement de téléphone portable basée à Poilley, passe la main. Les fonctions opérationnelles sont désormais assurées par François Dehaine. Le nouveau PDG assure que le groupe ne change pas pour autant de stratégie. 

C'est l'un des fleurons du sud-Manche. Installée depuis 2013 sur la zone des Estuaires de Poilley, entre Avranches et Ducey, l'entreprise Remade, spécialiste du reconditionnement de smartphone de la marque à la pomme, n'a cessé de grandir ces dernières années. Pour preuve les dernières campagnes de recrutement lancée l'an dernier. En cinq ans, le groupe est passé de 150 à plus de 1000 salariés. 
 
Mais la vie de l'entreprise a été quelque peu bouleversée ces derniers jours. Matthieu Millet, son "patron" depuis près de 20 ans, passe la main. Il est aujourd'hui président du conseil d'administration du groupe mais laisse les fonctions exécutives à François Dehaine. Le nouveau PDG, âgé de 56 ans, se prévaut d'une trentaine d'années de carrière dans l'industrie, notamment dans l'emballage, l'automobile et plus récemment dans les télécom au sein du groupe Nexans. "Désormais, je participe plus à la stratégie, je discute beaucoup avec François mais je n'exécute plus, c'est à dire que ce n'est plus moi qui donne les consignes, ce n'est plus moi qui donne les ordres", explique Matthieu Millet.  
 

Reportage de Nicolas Dalaudier et Joël Hamard
 

Des changements de contrôle

Ce dernier affirme avoir voulu prendre "de la hauteur" et estime que "c'est bien d'avoir du temps pour soi, j'ai aussi d'autres activités moi-même, donc ça me laisse plus de temps pour m'en occuper". En début d'année, le groupe a dû faire face à une difficulté : un investisseur n'a pas apporté sa part de financement prévue. "Nos actionnaires se sont remis autour de la table et tout le monde a participé (...) C'est pas des situations très agréables mais les actionnaires sont des gens intelligents et tout le monde voit le business model de Remade et sait que c'est un business model qui va de l'avant", dédramatise Matthieu Millet avant de concéder : "dans les investissements, il y a des changements de contrôle.

Tout ce développement va immanquablement amener de l'activité, donc des emplois


Chez Remade, le changement de tête ne signifie pas un changement de cap. L'ancien PDG et son successeur posent ensemble sur la photo. "On va tout à fait s'inscrire dans la prolongation des plans de développement qui ont été menés jusqu'alors", assure François Dehaine, "des plans de croissance aussi bien sur le marché français et peut-être d'avantage à l'international dans les mois qui viennent. On va adresser de nouveaux types de clients : je pense aux opérateurs téléphoniques. Tout ce développement va immanquablement amener de l'activité, donc des emplois."
 

P'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non ?

Dans les plans de développement élaborés par Matthieu Millet figurait l'installation de l'entreprise sur un nouveau site. Le groupe devait faire l'acquisition de l'écoparc de Tirepied, une zone d'activité de 35 hectares située dans l'agglomération avranchinaise.
 Le projet n'a pas rencontré que des soutiens au niveau local. Et, comme le rapportaient nos confrères de La Gazette de la Manche il y a quelques semaines, la transaction ne semblait pas totalement finalisée en avril dernier avec la communauté d’agglomération Mont-Saint-Michel – Normandie. Mais officiellement, le projet reste d'actualité chez Remade. "Remade est ouvert à cette opportunité. J'ai visité avec Matthieu ce site qui, de par son esprit, ses caractéristiques, colle bien au buisness model de Remade", affirme François Dehaine avant de déclarer : "après, il y a énormément de surface....il faut voir dans quelle mesure on pourrait éventuellement aller sur ce site." Une réponse de Normand ?


 
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