Lors d'une réunion de campagne à Marseille, le chef de file de la France Insoumise a accusé l'ancien ministre de l'intérieur de s'être "occupé de l'assassinat de Rémi Fraisse", ce militant écologiste mort lors d'une manifestation contre le barrage de Sivens en 2014. 

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Est-ce parce qu'il est l'un des rares anciens ministres à jouir d'une cote de popularité flatteuse ? Est-ce parce que l'ancien député-maire de Cherbourg est aujourd'hui fréquemment appelé à la rescousse par les candidats socialistes engagés dans les législatives ? Bernard Cazeneuve est aujourd'hui l'une des cibles favorites de Jean-Luc Mélenchon qui le gratifie du qualificatif peu amène de "bedeau".

Manifestement, ce sont les critiques formulées par Bernard Cazenzeuve au sujet du positionnement du leader de la France Insoumise à l'égard du Front-National qui ne passent pas. "Ce type ose la ramener avec son costume de bedeau. Oui le bedeau du capital et de ce gouvernement ! Qui est-ce qui a tué Rémi Fraisse sauf erreur ? C'est pas moi non ? Pourtant c'est à moi que cet homme ose venir dire, ce génie, que je n'ai pas su prendre mes distances avec le Front national" s'est emporté Jean-Luc Mélenchon lors d'une réunion de campagne la semaine dernière à Paris.



L'allusion à ce militant écologiste mort lors d'une manifestation alors que Bernard Cazeneuve occupait le pote de ministre de l'intérieur semble marquer un point de non-retour dans les relations entre les deux hommes. Ce mardi 30 mai, sur France Inter, Bernard Cazeneuve a dit "comprendre qu'il puisse y avoir des débats vifs", mais "la vérité, ça existe, les faits aussi". Et, parce qu'à ses yeux "le respect doit toujours présider aux relations entre ceux qui s'opposent dans la vie politique", il a décidé de réagir : "Je ne peux pas accepter ses dérapages".

C'est une vidéo diffusée par nos confrères de C politique sur France 5 qui a constitué la goutte d'eau. L'image montre Jean-Luc Mélenchon, un micro à la main, au milieu de ses soutiens réunis dans la circonscription qu'il brigue à Marseille. "Comment il s'appelle le dernier là que son nom m'échappe qui était premier ministre. Comment vous l'appelez ?" feint-il d'abord de s'interroger. "Oui Cazeneuve, le gars qui s'est occupé de l'assassinat de Rémi Fraisse".

Bernard Cazeneuve a donc décidé de porter plainte. "Je n'ai aucune raison d'accepter que le débat public s'abaisse en invectives, en insultes, en contre-vérités et en manipulation" a-t-il déclaré sur l'antenne de France Inter avant de préciser. "Si bien entendu, il dit : je regrette, je me suis laissé emporter, je présente mes excuses, je retirerai ma plainte".

Et puis, avec le ton posé qui est sa marque distinctive, l'ancien élu cherbourgeois, cinglant, a estimé que Jean-Luc Mélenchon "stérilise" la gauche. "Moi j'ai toujours considéré que dans la vie politique, il valait mieux être utile plutôt que d'essayer tous les jours d'apporter la preuve qu'on est indispensable, surtout quand pour apporter la preuve qu'on est indispensable, on se laisse aller à ces excès et à ces outrances". Et de conclure : "il stérilise tout ce qu'il touche (...) Vouloir substituer Jean-Luc Mélenchon au PS, c'est condamner la gauche à ne plus jamais gouverner".

Bernard Cazeneuve invité de France Inter, mardi 30 mai 2017
 


Bernard Cazeneuve au micro de Léa Salamé par franceinter

 

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