Le 11 novembre, le président de la République dépose une gerbe sur la tombe du soldat inconnu qui symbolise les 1.430.000 soldats français morts en 14-18. C’est le poilu Auguste Thin, né à Cherbourg et inscrit sur le registre matricule du bureau de Caen, qui a été désigné pour choisir la tombe
Le 8 septembre 1920, une loi est votée : dorénavant, un soldat non identifié et reconnu Français devra reposer sous l’Arc de Triomphe.
Le 10 novembre 1923, huit corps de soldats sont exhumés à Verdun. Ces soldats sont tombés dans les huit régions où se sont déroulés les combats les plus meurtriers de la Grande Guerre : les Flandres, l’Artois, la Somme, l’Ile de France, le Chemin des Dames, la Champagne, Verdun et la Lorraine.
Un poilu choisira le cercueil. Pour le gouvernement, il s’agit de montrer que c’est la nation toute entière et dans sa diversité qui participe à ce cérémonial. Un ancien combattant originaire de la Martinique est désigné. Mais à quelques heures de la cérémonie, l’homme est atteint de typhoïde et est hospitalisé d’urgence.
Il est remplacé par le soldat Auguste Thin. Auguste est né le 12 juillet 1889 à Cherbourg. Il est pupille de la nation, son père Louis étant mort aux champs d’honneur. Engagé volontaire le 3 janvier 1918, il est d’abord affecté au 119e régiment d’infanterie de Lisieux. À 19 ans, il devient alors le plus jeune engagé de son régiment. Par la suite, il sera affecté au 28e régiment d’infanterie puis au 132e RI et enfin au 234e RI. En Champagne il est gazé et poursuit le combat dans les Vosges. Il est définitivement démobilisé le 25 juin 1940.
En ce mois de novembre 1920, à Verdun, il est choisi par André Maginot, le ministre des pensions, pour procéder à la désignation de la dépouille qui symbolisera pour l’éternité le courage et l’abnégation de ces soldats.
Le jeune soldat a déposé un bouquet de fleurs sur la 6ème tombe. Il témoignera plus tard :
« Il me vint une pensée simple. J’appartiens au 6ème Corps. En additionnant les chiffres de mon régiment, le 132, c’est également le chiffre que je retiens. Ma décision est prise : ce sera le 6ème cercueil que je rencontrerai. »
Auguste Thin décède à Beauvais dans l’Oise le 10 avril 1982 à l’âge de 93 ans.
Pour aller plus loin, consultez le registre des archives départementales du Calvados.