En partenariat avec Endel, le groupe Areva a investi 700 000 euros dans un centre de formation situé à Equeurdreville, qui peut accueillir jusqu'à 2000 stagiaires par an. C'est le plus grand centre de formation aux métiers du nucléaire de France, spécialisé dans la sécurité et la qualité. VIDEO
"Le risque de contamination, on doit toujours l'avoir à l'esprit"
Le tenue rouge de rigueur le rappelle, une installation nucléaire n'a jamais rien d'anodin. Avant de pénétrer dans ce qui est sensé être une zone à forte radioactivité, le stagiaire enfile une combinaison, un masque, des surbottes et trois paires de gants. Impossible d'oublier que ce travail est dangereux, et que le salut des opérateurs exposés peut tenir à quelques gestes. "Le risque de contamination, on doit toujours l'avoir à l'esprit" tient à préciser un stagiaire dont le son de la voix est filtré par le masque qui recouvre son visage. "On est formé pour réagir en cas de problème. On sait quoi faire. On sait comment se changer en cas de contamination". Derrière une vitre, le formateur scrute chacun de ces gestes qui à la longue doivent devenir des réflexes. Et tout est filmé.Des candidats conscients du risque... mais attirés par la sécurité de l'emploi
Dans le Cotentin, la mauvaise passe que traverse l'industrie nucléaire ne semble pas dissuader les candidats à l'emploi, pas plus que le risque. "J'étais à mon compte avant, dans le domaine du ramonage" raconte un stagiaire. "Le nucléaire, ça m'a toujours intéressé. Et puis il y a un encadrement, des horaires et un salaire à la fin du mois". Son voisin renchérit : "moi j'étais en déplacement tout le temps. Je voulais rentrer à la maison. J'ai trouvé ça".Le centre Trihom s'adresse aux salariés d'Areva, d'EDF, de Naval Group et des entreprises sous-traitantes du nucléaire. Il dispense des formations dans les domaines de la sécurité et de la qualité qui sont autant de gages donnés à l'Autorité de Sûreté Nucléaire. Dans son dernier rapport annuel, l'ASN jugeait "le contexte préoccupant" : "les principaux industriels, Areva, CEA, EDF, premiers responsables de la sûreté de leurs installations, connaissent des difficultés économiques ou financières. Des réorganisations profondes sont en cours en leur sein". L'ASN veille à ce que la sécurité n'en pâtisse pas.
©France 3 Normandie
Intervenants : Nadège Bezeux, formatrice spécialiste de la radioprotection; Romain et Lionel, stagiaires