Les travaux de démolition de l'ancienne Cité coloniale de Cherbourg, datant des années 30, s'achèveront fin avril. Un collectif d'artistes tente de conserver certains éléments de cette page d'histoire de la ville.
Au milieu de la poussière, un ballet de pelleteuses qui grignotent peu à peu un pan de l'histoire cherbourgeoise. A la fin du mois d'avril, il ne restera plus rien (ou presque) de la Cité coloniale. Ces 70 logements, construits au début des années 30, sont l'oeuvre de l'architecte André Viviés. La cité de l'infanterie coloniale a hébergé des familles de militaires, des ingénieurs de l'arsenal et des enseignants du quartier de la Bucaille. Son arrêt de mort a été acté il y a trois ans.
Après plusieurs années d'étude, sa réhabilitation s'est avérée impossible : jugée trop coûteuse, elle n'a attiré aucun candidat. Un ensemble immobilier flambant neuf verra le jour en 2018 sur ce site de 13 000 m2. Son nouveau propriétaire est le bailleur social rouennais Logiseine.
De la Cité coloniale, il restera toutefois quelques souvenirs. Deux maisons ont été conservées. Il y a aussi le travail d'un collectif d'artistes cherbourgeois, le Collectif des Chercheurs de la Cité Coloniale de Cherbourg-en-Cotentin, qui tente de préserver la mémoire du lieu en collectant des éléments des bâtiments avant leur destruction : portes, planchers, mitres... Toutes ces pièces feront l'objet d'une exposition du 2 au 19 mai prochain à l'Abbaye du Voeu. A cette occasion, les membres du collectif recueillent également les témoignages des anciens locataires.
Reportage de Laïla Agorram et Sylvain Rouil (images Manche Drone Production et PastilleProd)
Intervenants:
- Jean-Luc Schroeder, directeur du bailleur social Logiseine et propriétaire du site
- Fabrice Gallis et Tony Durand, Collectif des Chercheurs de la Cité Coloniale de Cherbourg-en-Cotentin