Malgré le tir sur la mosquée, les musulmans cherbourgeois se retrouvent pour célébrer la fin du ramadan

Les musulmans de France célèbrent ce mercredi 10 avril l'Aïd-El-Fitr, un jour de fête clôturant le mois du ramadan. Deux jours plus tôt, la mosquée de Cherbourg a été victime d'un nouvel acte malveillant.

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"C'est la journée de la tolérance, du partage, de la convivialité, du respect du voisin, du respect des parents, il faut aller visiter les malades. C’est ça l’Aïd. Ce n’est pas celui qui a mis le beau costume, la belle djellaba. Inch allah, je vous fais tous un gros câlin, d’ici jusqu’au bout de la salle", lance Omar Charaf, président de l'association culturelle de Cherbourg, à l'assemblée. Ce mercredi 10 avril, ils sont nombreux à être venus à la mosquée pour célébrer l'Aïd-El-Fitr, la fête clôturant le mois de jeûne du ramadan (le mois commémorant la révélation du Coran). La peur n'a pas étouffé ce moment de solidarité.

Devant l'entrée de la mosquée, les forces de l'ordre veillent. La sécurité a été renforcée. Deux jours plus tôt, un impact de balle a été découvert sur le portail du lieu de culte. Une balle de fusil de chasse, selon le procureur de la République de Cherbourg, Pierre-Yves Marot. Une enquête a été ouverte. Cet acte malveillant survient quelques mois à peine après l'inscription de menaces de mort sur les murs du bâtiment. 

Surprise et incompréhension sont les sentiments qui dominent au sein de la communauté musulmane de Cherbourg. "On est très surpris. Moi, ça fait des années que je suis là. Tous les gens qui nous connaissent nous disent : vous êtes extraordinaires. Ça se passe très très bien avec le voisinage. On se sent vraiment comme dans une famille dans le Cotentin. La communauté musulmane est très intégrée. Il y a encore une semaine, on avait le sous-préfet, on avait le maire délégué, toutes les autorités. Il y en a peut-être qui ont vu ça dans la presse et qui ont voulu gâcher la fête", estime Belkacem Seghrouchni, un fidèle de la mosquée.

"On se dit : c’est quoi la prochaine étape ?"

Après l'annonce de ce nouvel acte malveillant, les responsables de la communauté ont eu à cœur de rassurer les fidèles en proie à l'inquiétude. "C’est monté d’un cran, c’est sûr. Il y a eu les tags il y a trois mois. Ça reste des tags. Mais là, quand on en arrive aux armes à feu, on commence à être très inquiet. On se dit : c’est quoi la prochaine étape ? La question se pose automatiquement", indique Omar Charaf. "Si on cède à la provocation, si on ne vient pas à la mosquée, la personne qui commet cet acte-là a atteint son objectif." Un discours qui semble avoir été entendu, compte tenu de l'affluence à la mosquée ce mercredi matin. 

Pour autant, malgré cette victoire apparente sur la peur, le président de l'association culturelle islamique s'est de nouveau employé à rassurer les fidèles. "On ne va pas baisser les bras par rapport à un tag ou un tir sur une barrière. Grâce à Dieu, on voit très bien que la mosquée est remplie. On vit dans un pays laïc. La laïcité ça ne veut pas dire qu’on n’a pas le droit d’être croyant. La laïcité ça veut dire qu’on a le droit d’être musulman, d’être chrétien, d’être juif, de croire ou de ne pas croire. On est protégé par la laïcité."

Une plainte a été déposée. Les responsables de la mosquée souhaitent renforcer la sécurité des lieux et envisagent l'installation prochaine de caméras de surveillance. Pour l'heure, aucun témoin ne s'est manifesté auprès des enquêteurs.

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