Deux navires anglais partent de Cherbourg-en-Cotentin ce mercredi 8 septembre 2021 pour le Japon avec à leur bord un chargement de combustible nucléaire Mox. Le combustible a fait le chemin de l'usine de La Hague jusqu'au port sous haute protection dans la nuit de mardi à mercredi.
Le convoi transportant du combustible nucléaire Mox est arrivé à deux heures dans la nuit de mardi à mercredi sur le quai du port de Cherbourg-en-Cotentin, solidement encadré par des motos et véhicules de police.
Le convoi en provenance de l'usine de retraitement de La Hague était fermement attendu au rond-point de la Pyrotechnie à Tourlaville par les militants d'associations antinucléaires opposées à ce transport.
Le Mox est un produit dangereux et notre action est un geste politique. On veut empêcher que le gouvernement français pousse les Japonais à redémarrer leurs centrales nucléaires.
Les associations antinucléaires dénoncent les risques du transport par la mer. "Le transport sur les océans pose le problème de la sécurité, notamment les risques d'actions terroristes et un naufrage aurait de graves conséquences. Ce qu'on demande, c'est l'arrêt du retraitement nucléaire et donc l'arrêt de la fabrication du Mox" ajoute Yannick Rousselet.
Un transport sécurisé ?
La société Orano qui fabrique le Mox dans son usine de La Hague dans le Cotentin l'assure, le transport maritime du combustible nucléaire est ultra sécurisé. Les deux navires chargés de convoyer jusqu'au Japon la précieuse cargaison ont été conçus et fabriqués pour ce type de mission. "Ils ont une double coque, deux gouvernails et possèdent la certification INF de l'Organisation Maritime Internationale" précise Eric Delaunay, le Directeur Général d'Orano NPS.
Quel avenir pour le Mox ?
Le Mox embarqué sur les deux navires anglais va prendre la direction de la centrale nucléaire de Takahama au Japon. Il s'agit de la vingtième livraison de ce type depuis vingt ans et la première depuis 2017. La société Orano est en contrat avec neuf clients japonais dont la compagnie electrique Kansai. Elle a déjà fourni du Mox à quatre réacteurs au pays du soleil levant et ne compte pas s'arreter là.
Outre les centrales japonaises, nous livrons vingt-deux réacteurs en France et un aux Pays-Bas et nous soutenons le Japon dans la construction de sa propre usine de fabrication de combustibles Mox qui devrait être prête dans quelques années.
En attendant la mise en service de cette nouvelle usine, le Japon est obligé de faire retraiter et transformer son combustible usé en Mox à l'étranger, principalement en France. Le convoi parti de Cherbourg-en-Cotentin va mettre deux mois pour rejoindre Takahama au Japon.