SCIENCE. Quels défis attendent Tara Polar, l'étonnant navire d'expédition océanographique ? Qui vivra à bord ?

Tara Polar Station a quitté le chantier naval des Constructions mécaniques de Normandie (CMN) de Cherbourg. L'impressionnant navire d'expédition partira bientôt en missions. Comment a-t-il été construit, dans quel but, qui partira à son bord ?

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Une coque ovale, une impressionnante géode en forme d'igloo et une inscription orange sur la proue "Tara Polar Station" : le nouveau navire d'expédition de la fondation Tara Océan avait fière allure  lundi 23 septembre 2024, lorsqu'il a quitté les ateliers des Constructions Mécaniques de Normandie (CMN), à Cherbourg.

Après un an de travaux dans le chantier naval cherbourgeois, la station polaire s'apprête à être mise à l'eau le 30 septembre 2024, avant d'entamer de premières missions scientifiques en 2025 dans le Grand Nord.

Comment a été conçu Tara polar ?

26 mètres de long, 16 mètres de large et 11 mètres de haut : la station polaire Tara n'affiche pas des dimensions records. Mais d'un point de vue industriel, la difficulté résidait surtout dans la fabrication d'un navire robuste pour affronter un milieu difficile.

"On va quand même envoyer la station polaire dans un environnement hostile. D'abord parce qu'il va être exposé à des températures extrêmes. Mais aussi parce qu'il a vocation à être emprisonné dans la glace et se laisser dériver dans les courants" détaille Ludovic Marie, directeur de projet et chargé du programme Tara, chez Constructions mécanique de Normandie (CMN).

La priorité a donc été de concevoir un navire capable de résister à la pression de la glace. Tout en apportant le confort des membres de l'équipage lors des missions.

Nous avons construit une coque épaisse en aluminium de 20mm. L'objectif était aussi d'assurer les conditions d'isolation et de ventilation car il y aura un delta de 40°C, entre les températures extérieures de -20°C et de l'intérieur, 20°C

Ludovic Marie

Directeur de projet et chargé du programme Tara, chez Constructions mécanique de Normandie (CMN)

L'étape la plus impressionnante de la construction du laboratoire flottant était assurément la connexion entre la coque et la géode. Une opération réalisée en août 2024, que notre équipe de France 3 Normandie avait suivie.

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La pose de la géode de la station polaire Tara a eu lieu en août 2024, au chantier naval des Constructions Mécaniques de Normandie (CMN) de Cherbourg. ©Julien Tellier / France 3 Normandie

Après la mise à l'eau prévue le 30 septembre, des exercices seront réalisés pour tester l'étanchéité du navire, avant une livraison définitive en novembre, synonyme de départ proche pour les futurs membres d'équipage.

Qui seront les membres d'équipage de Tara Polar ?

La station polaire a été conçue pour accueillir 18 personnes à son bord en été. Une grande majorité sont des scientifiques, dont certains ont déjà participé aux missions de Tara Oceans à l'image de l'océanographe américaine Lee Karp-Boss (cheffe scientifique) et du biologiste britannique Chris Bower (directeur de recherche au CNRS).

Des écobiologistes marins, des spécialistes en acoustique et en écologie des poissons, des spécialistes de l'atmosphère ou encore des microbiologistes feront partie de l'équipage Tara.

De nombreuses nationalités seront représentées dans ces expéditions polaires puisque ces spécialistes de la biodiversité, de la physique et de la chimie sont originaires de France, du Canada, des Etats-Unis, d'Angleterre, de Norvège, de Belgique, d'Israël ou encore du Japon.

Ils partiront en moyenne en mission pendant 18 mois, où ils resteront bloqués dans la glace 90% du temps. 

Quelles seront les missions spécifiques de la station polaire et de l'équipage ? 

L'équipage de la station polaire sera envoyé en Arctique avec pour mission principale de mieux comprendre l'impact du changement climatique en Arctique, "un environnement éloigné et extrême, encore mal connu" comme le relate la Fondation Tara Océan.

Chaque membre de l'expédition polaire aura à charge des études à mener en fonction de ses spécialités.

"Les scientifiques à bord vont étudier les milieux. L'eau en dessous de la plateforme, la glace et l'atmosphère. Ils ont des protocoles déjà établis d'échantillonnages, de mesures. Ils ne vont pas s'ennuyer" confie Loïc Vallette, chef de projet Tara Polar Station.

Les enjeux seront multiples : améliorer la connaissance de la biodiversité sur Terre, révéler les adaptations uniques qui ont évolué pour permettre la vie dans cet environnement extrême ou encore analyser les conséquences de la fonte de la glace de mer et la pollution sur les écosystèmes uniques et fragiles.

Au total, dix missions consécutives sont programmées pour la station polaire Tara d'ici 2046. Une première mission test au large du Groenland est programmée en juin 2025.

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