Les opérations de recherche se poursuivent ce mardi 20 juin 2023, pour retrouver le petit sous-marin touristique, qui a disparu dimanche dernier avec cinq personnes à son bord, alors qu'il se dirigeait vers l'épave du Titanic. Parmi les passagers se trouve le célèbre explorateur, Paul-Henri-Nargeolet. L'ancien officier de marine est un habitué de la Cité de la Mer de Cherbourg, qui lui a consacré plusieurs expositions.
Sa famille a confirmé sa présence dans le submersible. L'inquiétude est grande à la Cité de la Mer de Cherbourg-en-Cotentin (50), après la disparition du petit sous-marin, avec cinq personnes à bord, au large des côtes d'Amérique du Nord. La présence parmi les disparus du célèbre explorateur et spécialiste du Titanic, Paul-Henri Nargeolet, suscite beaucoup d'émotions.
Cet ancien officier de marine est un familier de la Cité de la Mer. Le parc scientifique, consacré à l'exploration sous-marine et à la découverte des grandes profondeurs, propose un grand espace consacré à l'aventure du Titanic. Les visiteurs peuvent y découvrir des objets remontés de l'épave du bateau. Des objets retrouvés par celui qui fut le premier à filmer l'épave du transatlantique de la White Star Line, disparu au large de Terre-Neuve, le 15 avril 1912.
Une longue histoire d'amour avec l'épave du Titanic
C'est une histoire de bientôt trente ans qui unit Paul-Henri Nargeolet et le Titanic. C'est en 1987 que l'explorateur a approché, pour la première fois, à 3800 mètres de profondeur, l'épave du célèbre paquebot. Depuis, il y est retourné très souvent à bord du "sous-marin de poche" le Nautile.
En avril 2022, 110 ans après le naufrage, Paul-Henri Nargeolet est venu à la Cité de la Mer présenter son aventure dans un livre "Dans les profondeurs du Titanic". Il a raconté la découverte de l'épave.
Il y a eu dix minutes de silence dans le sous-marin. On était ébahi, il y avait un mélange de joie et de tristesse.
Paul-Henri Nargeolet,À la Cité de la Mer en 2022
Amoureux, passionné, il a replongé depuis des dizaines de fois sur l'épave. "À chaque plongée, on apprend beaucoup de choses, on découvre comment évolue l'épave au fond de l'océan", au point parfois de prendre quelques risques, "il m'est arrivé fréquemment d'aller plus loin que le maximum autorisé, parce que l'on n'a pas envie de remonter quand on découvre des choses au fond de la mer". Les différentes campagnes organisées par la société RMS Titanic ont permis de remonter à la surface 5 800 objets découverts dans le champ de débris qui entoure l'épave.
L'insupportable attente
Paul-Henri Nargeolet, 77 ans, pilotait l'engin affrété par l'opérateur OceanGate Expéditions. Avec lui se trouvaient quatre autres personnes, le fondateur de l'entreprise américaine et trois passagers fortunés, qui ont payé 250 000 dollars chacun, pour faire partie de cette expédition.
Pour les secours et les proches, le temps presse. Le mini sous-marin, qui a disparu depuis dimanche, n'avait qu'une autonomie d'oxygène de 96 heures, pour un équipage de cinq personnes.
La France a annoncé, ce mardi, l'envoi sur zone d'un navire de l'Ifremer. L'Atalante, en mission, devrait arriver sur place, mercredi vers 20 heure française. Il est équipé d'un robot, capable de travailler dans les grands fonds jusqu'à 6 000 mètres, avec une batterie d'équipements d'observation et de manipulations.