Le PDG de Naval Group s'exprime dans les colonnes du Figaro et de la Presse de la Manche. "Nous ne sommes pas en faute", indique-t-il. Interpellée au Sénat sur les conséquences économiques et sociales, Florence Parly déclare : "Nous ne ferons aucun cadeau contractuel".
Près d'une semainne après l'annonce fracassante de la rupture du contrat du siècle, le PDG de Naval Group, Pierre Eric Pommelet prend la parole dans les colonnes de nos confrères du Figaro et de la Presse de la Manche. Il y dénonce tout d'abord une décision "annoncée sans aucun préavis, avec une brutalité inouïe" et indique que "en aucun cas, Naval Group n'a été sollicité pour proposer des SNA (sous-marins nucléaires d'attaque) de classe Barracuda, la toute dernière génération de ce type, à l'Australie. Un tel sujet ne peut être traité qu'au plus haut niveau de l'Etat."
Nous ne sommes pas en faute (...) Nous ferons valoir tous nos droits."
L'industriel français Naval Group va remettre "dans quelques semaines" à l'Australie une "proposition détaillée et chiffrée" des "coûts déjà engagés et à venir". Selon Pierre Eric Pommelet, "l'Australie a résilié le contrat pour "convenance", ce qui veut dire d'ailleurs que nous ne sommes pas en "faute" (...) "C'est un cas qui est prévu dans le contrat et qui donnera lieu à un paiement de nos coûts engagés et à venir, liés à la "démobilisation" physique des infrastructures et informatique ainsi qu'au reclassement des employés. (...) Nous ferons valoir tous nos droits."
Ce mercredi au Sénat, le sénateur (PS) de la Manche Jean-Michel Houllegatte a également exprimé sa "stupéfaction face à la brutalité" ainsi que son "inquiétude" quant aux conséquences économiques et sociales de cette rupture. "Après un tremblement de terre, au-delà des ruines, il y a des personnes sous les décombres et des édifices fragilisés", a rappelé l'élu cherbourgeois demandant à la minnistre des armées ce que l'Etat comptait faire pour accompagner les salariés et les entreprises frappés de plein fouet par le revirement de l'Australie.
.@JMHoullegatte (SER) sur la crise des sous-marins : "Quelles mesures concrètes l'Etat va-t-il mettre en place pour accompagner les salariés et entreprises qui vont faire face à la rupture brutale de charges ?#QAG pic.twitter.com/YpgObrBSvw
— Public Sénat (@publicsenat) September 22, 2021
Jusqu'au dernier centime
"Nous n'allons pas nous laisser faire", a répondu Florence Parly, "Les études qui ont été réalisées seront payées jusqu'au dernier centime. Et nous ne ferons aucun cadeau contractuel." La ministre des armées a ensuite assuré Naval Group et "les collectivités territoriales concernées" du soutien de l'Etat et de son ministère "pour trouver des solutions et assurer le maintien des compétences". Selon elle, "le récent lancement en réalisation du sous-marin nucléaire lanceur d'engins de troisième génération ainsi que les travaux qui portent sur le porte-avion du futur nous y aideront beaucoup". Outre ces grands projets inscrits dans la loi de programmation militaire, Florence Parlé a également évoqué "les nombreux succès" à l'exportation. "36 000 emplois ont été créés depuis 2017 dans les entreprises de défense. Nous n'avons pas fait tout celà pour en supprimer aujourd'hui."