Les lycéens on entamé leur seconde semaine de mobilisation. L'un des leurs syndicats a appelé à un "mardi noir". A Cherbourg, trois établissements sont bloqués, mais les "grévistes" ne sont pas forcément tous sur la même longueur d'onde.
Barrières, palettes, banderoles et grosse sono, ambiance technival, ce mardi matin, le lycée Alexis de Tocqueville est en grève. A Cherbourg, deux autres établissements son également mobilisés: Jean-François Millet et Victor Grignard. Mais l'heure n'est pas pour le moment à "la convergence des luttes". "On s'est réuni avec Millet mais la plupart était du syndicat UNL-SD. Nous, on préfère se détacher des syndicats, avoir notre propre avis", explique Ghysito, élève de seconde à Tocqueville.
Il ne devrait pas y avoir de manifestation dans les rues de la ville ce mardi et ce d'autant plus que les manifestants comptent cette fois-ci bloquer leur établissement toute la journée: "c'est un peu compliqué sur un plan logistique de gérer les deux". Pour mener deux fronts, il faut des troupes. Or, "les gens étaient au courant du blocage donc il y en a beaucoup qui ont préféré rester chez eux plutôt que de venir ce matin."
Parmi les motifs de mécontentement des lycéens, les différentes réformes en cours dans le secondaire: le nouveau baccalauréat, parcoursup mais aussi le regroupement de certaines filières, notamment dans l'enseignement technique et professionnel. "On n'a pas envie que ceux qui vont venir après nous aient une mauvaise formation", indique Jérémy, élève à Millet.
Comme les gilets jaunes ?
Mais au fil des jours, d'autres revendications s'expriment. "Il y en a qui aimerait faire supprimer le Service National Universel", explique Ghysito, "Moi, personnellement, je trouve ça pas mal". Un avis que ne partage pas Jérémy: "Ça va coûter 1,7 milliards par an alors que ça peut être mis dans autre chose." A l'instar du mouvement des gilets jaunes, "il y a eu une première manifestation et puis, finalement, il y a beaucoup de gens qui trouvent d'autres choses à revendiquer et qui en profitent pour faire passer leurs intérêts", estime Ghysito.Selon le syndicat lycéen UNL-SD, qui a appelé, au niveau national, à un "mardi noir" ce 11 décembre, cinq établissement seraient bloqués dans le département de la Manche. A Cherbourg, les manifestants envisagent d'occuper leurs établissements "au moins jusqu'à jeudi".