Georges-Hilaire Dupont a fêté ses 100 ans le samedi 16 novembre et souffle ses bougies ce dimanche en famille. Le centenaire, doyen des évêques de France, a une vision très progressiste de l'Eglise : le mariage des prêtres et la féminisation de l'Eglise sont des sujets qui lui tiennent à coeur.
Georges Hilaire Dupont est de retour dans sa commune natale après une vie de prêtrise bien remplie. Il profite désormais de sa retraite dans sa maison de Saint Hilaire de Harcouët. Ici l'église n'attire plus les foules le dimanche et il a sa petite idée sur les raisons de cette désaffection. Selon lui l'Institution ne vit pas avec son temps.
Les réunions dominicales ne correspondent pas à ce que les gens attendent.
"Pour donner envie aux fidèles de revenir à l'Eglise, il faut que les prêtres leur ressemblent" ajoute-t-il, "ils devraient par exemple avoir le droit de se marier".
"Il y a des jeunes prêtres qui disent qu'on n'a jamais fait comme çà dans l'Eglise alors l'Eglise ne doit pas faire quelque chose de tout nouveau, mais ce n'est pas vrai, les premiers prêtres étaient mariés et avaient des enfants" explique le doyen des évêques, "à commencer par notre Saint-Hilaire".Les protestants et les orthodoxes se marient. Et les premiers prêtres étaient mariés
"Les femmes devraient pouvoir être ordonnées prêtre"
Georges Hilaire Dupont a participé au Concile Vatican II sur la modernisation de l'Eglise. Mais le centenaire estime qu'il faut aller plus loin encore, notamment au sujet de la place des femmes dans l'Eglise. Selon lui, elles devraient pouvoir exercer la fonction de diacre et même devenir prêtre un jour. "C'est peut-être un peu tôt mais il n'y a pas de raison pour qu'elles ne le soient pas" tranche Georges Hilaire Dupont. A cent ans, Georges Hilaire Dupont n'a aucun regret sur sa vie d'Homme de foi. Il continue de dire la messe "quand il est en forme".
Avec les années et toutes les expériences qu'il a vécues, Georges Hilaire Dupont admet avoir changé : "j'essaie par exemple d'avoir un peu de patience" dit-il "un peu plus. Je m'aperçois avec l'âge, qu'il y a des faiblesses spéciales à l'âge et l'impatience est un des points sur lesquels les vieux fléchissent"J'apprécie beaucoup la messe, je la comprends mieux que quand j'étais jeune. Quand j'étais jeune, je ne la comprennais pas beaucoup, on ne m'avait pas bien expliqué. Les rites étaient devenus plus importants que le fond.