"L'EPR est un échec pour toute la filière électro-nucléaire française et nous devons en tirer toutes les conséquences"

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire n'a pas mâché ses mots ce lundi 28 octobre lors d'une conférence de presse se déroulant à Bercy. Elle était organisée suite à la présentation du rapport Folz sur les difficultés de construction du réacteur EPR de Flamanville.

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Le ministre Bruno Le Maire, appellait déjà la filière nucléaire française "à se ressaisir vite", juste avant de recevoir un audit sur les difficultés et les retards accumulés pour la construction de l'EPR de Flamanville.


Il n'est pas acceptable que l'une des filières les plus prestigieuses et les plus stratégiques pour notre pays connaisse autant de difficultés
Bruno Le Maire

Le rapport en main, le ministre a durci le ton. Il s'insurge contre "un manque de rigueur inacceptable"et demande à EDF de proposer un plan d'action pour redresser la filière nucléaire. Ce plan devra être présenté au conseil d'administration du groupe, puis "validé par l'Etat", et un point d'étape sera réalisé "fin 2020" sur sa mise en oeuvre, a-t-il précisé.

Mandaté cet été pour effectuer l'audit, Jean-Martin Folz a égrainé ce matin devant la presse  "l'irréalisme" des estimations initiales, une perte de compétences "généralisée", de mauvaises relations entre EDF et ses sous-traitants et partenaires, notamment Areva, puis Framatome (ex-branche réacteur d'Areva revenue sous le giron d'EDF), un manque de "culture de la qualité", ou encore une gouvernance du projet "inappropriée" chez EDF. Autant de critiques déjà régulièrement formulées par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui a demandé à plusieurs reprises à EDF de reprendre certains éléments du chantier. 

Le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy a affirmé partager le constat d'échec sur le chantier de construction de l'EPR de Flamanville dressé dans le rapport d'audit : "le constat d'échec que le rapport décrit, je le partage", a affirmé, assurant que le groupe allait "redoubler d'efforts pour retrouver le meilleur niveau de compétences d'ici à ce que le gouvernement décide de construire ou non de nouveaux EPR."
 

La filière nucléaire doit se resaisir et vite


"Ces retards ne sont pas acceptables et ces difficultés à répétition ne sont pas à l'honneur de la filière nucléaire qui doit se ressaisir et se ressaisir vite", a prévu Bruno Le Maire.
"Le rapport que j'ai demandé à Jean-Martin Folz (...) doit nous permettre de nous ressaisir et doit permettre à la filière nucléaire d'apporter des réponses précises aux difficultés que Jean-Martin Folz va nous présenter", a souligné le ministre, qui a assuré que le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy avait la confiance du gouvernement.
 
Le gouvernement, qui multiplie les signes d'impatience depuis quelques mois, avait demandé début juillet cet audit pour faire la lumière sur les déboires à répétition du chantier de Flamanville.

Début octobre, EDF a annoncé que la facture du chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville devrait s'alourdir de 1,5 milliard d'euros pour atteindre 12,4 milliards d'euros, à la suite des problèmes de soudures.
Le coût prévu de cet EPR, lancé il y a quinze ans, était annoncé jusqu'à présent de 10,9 milliards, déjà trois fois plus que l'estimation
initiale.
 
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