Les problèmes de soudure vont bel et bien entraîner un nouveau retard dans le calendrier de la mise en service de l'EPR. Le PDG d'EDF, Jean-Bernard Levy l'a reconnu ce mardi lors d'une conférence mais plaide "le réapprentissage" dans la construction de centrales.
"Nous allons avoir du retard à cause de la reprise de ces soudures", a confirmé le patron d'EDF lors d'une conférence. "On est clairement dans la phase de réapprentissage (de construction de centrales, NDLR) mais il ne faut pas non plus noircir le tableau".
Mi-avril, l'électricien avait reconnu que diverses recommandations de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) "pourraient" se traduire par de nouveaux retards et surcoûts de l'European Pressurised Reactor (EPR). Les experts de l'ASN avaient alors estimé qu'EDF devait engager dans son réacteur des travaux complexes à la suite de problèmes de soudures. Dans un communiqué diffusé dans la soirée, EDF a précisé que "le calendrier et le coût de construction de l'EPR de Flamanville sera effectué après la publication de l'avis de l'ASN, attendu dans quelques semaines".
Il y a un an, EDF avait annoncé des "écarts de qualité" sur des soudures du réacteur nucléaire en construction dans la Manche, en Normandie, dont le démarrage est officiellement prévu fin 2019.
EDF avait proposé de laisser ces soudures en l'état en prouvant avec des essais qu'elles ne posaient pas de problème de sûreté, et de renforcer les contrôles pendant le fonctionnement du réacteur. Ce qui lui permettrait d'éviter des travaux complexes, potentiellement longs et coûteux.
"En France, on a rencontré de nombreux obstacles", a ajouté M. Lévy. "On a un EPR en Chine qui fonctionne parfaitement bien. On a recommencé à construire des centrales nucléaires il y a une dizaine d'années après s'être arrêté pendant 15 ans".