Dans une conférence de presse, l'Autorité de Sûreté Nucléaire a fait le point sur les différentes installations nucléaires normandes dont l'EPR de Flamanville, retardé, sans surprise, dans sa construction à cause notamment de défauts de soudures dans les circuits vapeurs.
" Cela sous-tendrait une accélération spatio-temporelle de résolution d'un certain nombre de problèmes à laquelle on ne croit plus", voilà la réponse un rien ironique d'Eric Zénio, chef du Pôle Réacteur et EPR à l'ASN Normandie, quand on lui demande si le combustible arrivera sur le site de l'EPR de Flamanville en juillet, comme annoncé.
Hélène Héron, chef de division, a expliqué également combien le dossier des défauts de soudures est un dossier complexe car il y a en fait deux dossiers qui sont instruits en parallèle. Le premier problème de soudures concerne des normes de qualité de réalisation de soudures qui avaient été mal retranscrites par les sous-traitants d'EDF, le second concerne des défauts dans les examens des soudures, "les problèmes significatifs n'ont pas été détectés alors qu'ils auraient dû l'être."
" Pas beaucoup de parties épargnées"
" Ce que l'on peut dire, poursuit Eric Zénio, c'est que sur les 4 parties qui sont destinées à véhiculer la vapeur, il n'y a pas beaucoup de parties épargnées. Sur les différentes lignes, on trouve une partie des soudures sur lesquelles y'a des choses à reprendre. ( ...) y a une majorité de choses qui s'avèrent conformes après un double examen très approfondi, mais ça veut dire aussi y a beaucoup de soudures qu'on regarde une par une en terme de résultat et de stratégie de réparation qui est pour le coup un sujet vraiment difficile".
Pour rappel, des défauts avaient été détectés fin mars sur des soudures de la tuyauterie du réacteur en construction à Flamanville, dont le démarrage est officiellement prévu à la fin de l'année. Ils concernent les tuyauteries du circuit secondaire principal, qui relient le générateur de vapeur et la turbine qui produit l'électricité.
En inspectant le travail de ses sous-traitants, EDF s'était rendu compte que les soudures qui avaient été déclarées conformes présentaient en réalité des « écarts de qualité ». L'électricien a donc lancé des contrôles supplémentaires. Il y aurait à peu près 35% des soudures qui ont des défauts.
Reportage Jérôme ragueneau et Thierry Cléon:
L'ASN rappelle aussi qu'EDF s'est fixé des standards de très haute qualité sur ces soudures et que là aussi il y a du travail. En résumé, plus personne ne prend le pari d'une mise en route de l'EPR fin 2018...L'ASN considère que la rigueur de la documentation des essais de démarrage sur l'avancement de ces essais et les écarts rencontrés est perfectible. Idem pour les actions relatives à la préparation à l'exploitation.