A Granville, les commerçants trouvent la note trop salée. Près de la moitié d'entre eux ont reçu l'avis de taxe municipale d'occupation du trottoir, de 55 euros à 700 euros. La mesure pourtant n'est pas vraiment nouvelle mais c'est son application devenue systématique qui heurte les intéressés.
"Un commerçant aujourd'hui n'a pas les moyens de sortir de l'argent en dehors de son budget, nous les budgétisons à l'année. Aujourd'hui, 700 euros à payer comme cela, c'est inadmissible." Christine Philippeau, commerçante à Granville, n'en revient toujours pas, pour la première fois, elle doit payer 700 euros à la municipalité pour ses portants de carte postales installés sur la voie publique. Juste en face, le responsable d'une gaufrerie et vice-président de l'association des commerçants de Granville doit payer 295 euros pour l'occupation du trottoir. Deux objets sont posés juste devant son commerce: une glace géante et un cornet à chichi en plastique.
Une délibération municipale datant de 1963
La raison de ces factures : le respect d'une délibération votée en 1963 au conseil municipal. Avant l'été dernier, son application n'avait jamais été contrôlée. Près de la moitié des magasins de Granville et des ateliers d'artistes de la Haute-Ville sont concernés par ces taxes. Le tarif: 55 euros le panneau ou le tourniquet et 75 euros le mannequin. Pour le maire de Granville, Dominique Baudry, la polémique n'a pas lieu d'être. "Nous serons amenés dès 2016 à contacter les commerçants et à leur demander d'enlever certains objets sur le trottoir qui gêne les fauteuils roulants et les poussettes"
Payer ou ne pas payer la facture
Une rencontre entre la municipalité et les commerçants pourraient avoir lieu ces prochains jours. Certains commerçants ou artistes ont décidé de ne pas payer la facture.
Reportage Jean-Baptiste Pattier et Joël Hamard
Christine Philippeau: responsable Agora Presse
Jacques PASQUIER: gérant gaufrerie Pasquier et vice-président des "Vitrines de Granville"
Dominique Baudry: maire de Granville