A Jullouville, une famille (un couple et cinq enfants) risque de se retrouver à la rue le 31 août. La maison dans laquelle elle vit va être vendue et les parents peinent à en trouver une autre en raison de leurs faibles revenus et du nombre d'enfants.
"Ça m’angoisse, j’ai peur qu’on soit tous séparés", s’inquiète Lorenzo, 13 ans. L’adolescent vivait jusqu’à présent dans une maison de campagne à Jullouville, près de Granville, avec ses quatre frères et sœurs, sa mère et le compagnon de cette dernière mais la petite tribu doit quitter, à regret, son havre de paix puisque la maison va être vendue. Frédéric Lapie et Virginie Simon, les parents de la famille recomposée, avaient 6 mois pour retrouver un logement. Cependant, à moins de 15 jours de l’échéance – ils doivent être partis au plus tard le 31 août – ils n’ont toujours pas trouvé.
Pourtant ce n’est pas faute d’avoir cherché : le couple a visité une vingtaine de logements et leur dossier a été refusé à chaque fois. En cause : trop d’enfants et des salaires trop faibles. Frédéric est agent d’entretien au centre de rééducation de Granville, Viriginie travaille à mi-temps dans un collège et ils sont tous deux payés au smic. Au total, ils gagnent 2000 euros par mois, une somme qui n’est pas suffisante pour les bailleurs. En outre, le confinement et les vacances scolaires ont freiné leurs recherches.
Un relogement provisoire dans un mobile home est envisagé
"On a tout fait, assure Frédéric, découragé. On a contacté les mairies à 20 kilomètres à la ronde. Elles n’ont pas de logements d’urgence. J’ai fait une demande à mon travail avec Action logement et c’est pareil, ils n’ont rien. Ou bien c’est trop loin. On a tout essayé. On ne sait plus quoi faire". La famille vit donc dans la peur de se retrouver à la rue et les parents ne savent plus comment rassurer leurs enfants. "Mon petit Allonzo m’a dit 'mais maman, si on dort dans la voiture on va être fatigués pour aller à l’école'", raconte Virginie, démunie.Pour débloquer la situation, le couple a fait appel au député de la Manche Bertrand Sorre (LREM) qui s’est engagé à jouer le médiateur avec les propriétaires. "La solution idéale, c’est que la famille puisse rester dans le local actuel mais c’est du pouvoir du propriétaire, qui peut très bien refuser, explique l'élu. Sinon, il faut trouver une solution temporaire et je sais qu’il y en a déjà une ou deux qui sont sur la table." Parmi ces solutions, un relogement provisoire en mobile home dans un camping est envisagé. Et ce, en attendant de trouver une nouvelle résidence, dans laquelle la famille espère pouvoir rester longtemps.