La France est le premier pays d'Europe à rendre obligatoire la vaccination contre la grippe aviaire pour les élevages de plus de 250 canards. Une mesure prise après les nombreux épisodes d'épidémie ces dernières années. La Manche n'est pas le département le plus avicole et pourtant certains élevages, l'été dernier, ont été décimés.
Dans l'exploitation de la Fraserie à Bricquebec-en-Cotentin, dans la Manche, 800 canetons âgés d'un peu plus de dix jours reçoivent, les uns après les autres, une injection : celle du vaccin de la grippe aviaire.
Sur place, les vétérinaires mandatés par l'État s'assurent que les règles sont bien respectées pendant la vaccination : "Maintenant, on peut vérifier par sondage sur les canetons que le vaccin a bien été injecté dans le canard et pas sur sa peau. On vérifie également qu'il n'y a pas de sang, cela signifierait que l'injection a été trop profonde et qu'il y a une hémorragie", nous explique Driss Hanig, vétérinaire sanitaire.
Kévin Langlois, éleveur, fait partie des premiers producteurs à obtenir la vaccination de ses cheptels. L'été dernier, la grippe aviaire a touché ses animaux. Tous ont été abattus et la ferme est restée à l’arrêt pendant quatre mois. Alors à l’approche des fêtes, l’agriculteur attend beaucoup de ce traitement : "On espère que le vaccin va être efficace et qu'on n'aura pas la grippe aviaire à nouveau" nous confie-t-il. Il ajoute :
"On espère aussi que les canards seront aussi moins confinés l'hiver, qu'il y ait moins la pression de la grippe aviaire et qu'ils puissent être plus en extérieur puisque c'est la façon dont on élève nos animaux."
Kévin LangloisÉleveur
Une deuxième dose sera injectée aux volailles dans 18 jours. Un vaccin préventif que l'éleveur pourra promouvoir sur le marché de l'exportation.
21 élevages manchois concernés
Depuis début octobre en France, la vaccination contre la grippe aviaire est obligatoire pour tous les élevages de plus de 250 canards. C'est une première en Europe. Dans la Manche, cette campagne va donc concerner 21 élevages, soit près de 80 000 animaux.
Cette campagne nationale est estimée à 100 millions d’euros. Elle est prise en charge à 85 % par l’État, le reste est à la charge des filières.