Le secrétaire d’Etat aux affaires européennes a annoncé des « mesures de rétorsion » d’ici 8 jours si la France n’obtient pas plus de licences de pêche dans les eaux britanniques. Coté normand, le président du comité régional des pêches, Dimitri Rogoff relativise cette annonce.
Obtenir plus de licences, sésames indispensables qui autorisent les pêcheurs français et notamment normands, à accéder aux eaux britanniques poissonneuses. C’est tout l’enjeu qui oppose ces derniers mois la France et la Grande-Bretagne.
D’ici à peu près huit jours, nous annoncerons des mesures de réponse, de réplique, de rétorsion le cas échéant, nationales ou européennes, si nous n’avons pas de signaux britanniques concrets sur la question des licences
En réaction à cette annonce faite devant le Sénat, Dimitri Rogoff, président du comité régional des pêches, lui, estime que "c’est à l’Etat français de prendre des mesures. Au niveau européen, ça peut prendre beaucoup de temps, et c’est très difficile à mettre en place." Une échelle européenne à laquelle il ne croit décidément pas : "Avec Jersey, on a su s’arranger par le passé et on pourrait s’entendre à nouveau. On peut traiter avec les Britanniques, nous, Normands. Aujourd’hui on nous le refuse parce que l’on doit faire preuve d’unité européenne" constate-t-il, quelque peu dépité.
Dimitri Rogoff a l’impression que "les pêcheurs sont instrumentalisés par des postures politiques des deux côtés, et au bout de neuf mois il n’y a pas d’avancée. Il faudrait des mesures commerciales ou bancaires, et symboliques aussi et fortes. Ça devrait se jouer au niveau bilatéral entre la France et le Royaume Uni."
Pour rappel, les marins pêcheurs normands ont obtenu les deux tiers des soixante-quinze licences demandées, ce qui reste insuffisant aux yeux des pêcheurs et des autorités. Certains bateaux qui n’avaient pas exercé leur activité dans les eaux anglaises depuis longtemps n’ont pas obtenu d’autorisation.
Il y a urgence selon le président du comité régional des pêches : "Il faut trouver une solution. C’est la vie des pêcheurs en question. Au 30 octobre certains pêcheurs devront dégager toutes les zones".