Le Varzuga était en transit vers la Méditerranée pour un chantier de déconstruction en Turquie. La remorque a cédé. Pas question de laisser dériver un bateau de 160 mètres de long qui représente un danger pour la navigation.
Le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Jobourg a été alerté ce lundi 3 mai vers 21 h 45. Le remorqueur Christos XXIV était en train d'acheminer la coque du pétrolier Varzuga vers un chantier de déconstruction en Méditerrannée quand le cable qui les liait a cédé. Le navire de 160 mètres de long s'est alors retrouvé à la dérive, à environ 40 nautiques au Nord-Ouest de Cherbourg.
L'incident s'est produit dans les eaux britanniques. Ce sont donc les gardes-côtes anglais qui ont supervisé dans un premier temps l'opération de sécurisation de la zone. Mais en raison des mauvaises conditions météorologiques (état de mer 6 sur l’échelle de Douglas, vents de 40 nœuds avec rafales allant jusqu’à 60 nœuds), toute opération de remorquage était alors impossible. Et le bateau de continuer à dériver jusqu'à arriver en zone française.
Le mardi 4 mai au matin, le CROSS Jobourg prend le contrôle des opérations. Une équipe d’évaluation et d’intervention (EEI) est envoyée sur zone, à bord du remorqueur d'intervention Abeille Liberté affrété par la Marine nationale. Sa mission : analyser la situation à bord de la coque et être en mesure de conduire une intervention d’urgence au besoin. L’hélicoptère Caïman de la Marine nationale basé à Maupertus (50) est lui aussi mis à contribution sur cette opération pour récupérer un inspecteur de la sécurité des navires (ISN) à Caen, ainsi que l’EEI à bord de l’Abeille Liberté et les transférer pour expertise à bord du Varzuga à 16h00.
Parallèlement, et afin de faire cesser le danger à la navigation que représente cette coque dans une zone où transite près de 25% du trafic commercial mondial, le CROSS diffuse un message de sécurité pour prévenir les usagers de la zone. La préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord adresse une mise en demeure aux sociétés dont dépendent le remorqueur Christos XXIV et la coque du Varzuga, afin de mettre en œuvre tous les moyens possibles pour remorquer le navire en difficulté avant 18h00.
C'est finalement à l'Abeille Liberté que revient la mission de remorquer la coque du Varzuga à 18 heures. L'acheminement du navire à la dérive débute à 19 h 15 avec comme objectif une zone d'abri au large de Barfleur où des réparations pourront être effectuées.