Les plus courageux pratiquent les sports nautiques en toute saison, mais pour certains, l'arrivée de l'automne signe la fin des escapades sur l'eau. Que faire du matériel nautique endommagé ? On vous donne quelques astuces pour vous débarrasser de vos planches, combinaisons ou petites embarcations, tout en faisant un geste pour la planète.
À l'image des autres déchets, les équipements de sports nautiques détériorés peuvent aussi être réutilisés ou recyclés. Voici quelques gestes à adopter pour prolonger le matériel ou tenter de limiter l'impact de ces pratiques sportives sur l'environnement.
Des points de collecte pour les équipements nautiques détériorés
"Combinaison néoprène, planche, palme, gilet de sauvetage, canoë kayak… Ne les laissez pas prendre la poussière, faites un geste pour l'environnement !", encourage Ecologic.
Grâce à cet organisme à but non lucratif, le matériel sportif usagé peut être déposé dans des points de collecte, consultables via une carte en ligne. Le but est de "privilégier le réemploi, afin d'éviter au maximum la production de déchets". Si les articles sont en trop mauvais état et inutilisables, ils sont alors démantelés et recyclés.
Les bateaux en fin de vie ont de l'avenir
Côté navires, l'Association pour la plaisance éco-responsable (APER) gère "la déconstruction et le recyclage des bateaux de plaisance et de sport en fin de vie". Cet organisme, agrée par le Ministère de la Transition écologique, assure que "près de 11 000 bateaux ont été déconstruits" en France, depuis 2019.
Car l'APER permet aux propriétaires de vieux bateaux non réparables et non navigables de les déconstruire, les recycler et les valoriser gratuitement.
La démarche s'effectue en ligne, en renseignant les informations sur l'embarcation et en sélectionnant un "centre de déconstruction". Une fois acheminé sur le site, le navire est déconstruit et recyclé sans frais.
Des combinaisons en néoprène raccommodées
Jusqu'à présent, difficile pour les plongeurs, surfeurs ou autres mordus de la glisse de continuer à utiliser une combinaison en néoprène abîmée ou déchirée. Mais dans le Calvados, à Douvres-la-Délivrande, Sophie Lemeteyer fait des miracles. Dans son atelier Combi néo, elle répare les combinaisons de surface et de plongée depuis plus d'un an. Deux à trois combinaisons "percées par l'usure ou coupées par un foil" passent chaque jour sous ses aiguilles.
Pour cette couturière, "jeter une combinaison abîmée, c'est un gâchis écologique et économique !", avant d'admettre modestement : "chaque pièce réparée est une petite victoire".
Comment procèdent les professionnels ?
Depuis une petite dizaine d'années, la démarche de recyclage est bien ancrée au sein de la Ligue de voile de Normandie. Une fois par an, une collecte des coques de bateau est organisée dans toutes les écoles de voile normandes, afin de les recycler.
"Avec l'aide de l'Association pour la plaisance éco-responsable (APER), les coques des bateaux sont reprises et recyclées pour ne pas qu'elles partent à la déchetterie", explique Carine Le Bivic de la Ligue de voile de Normandie.
Dans les clubs de voile, d'autres actions sont menées pour recycler les voiles ou encore les radeaux de survie. Ces équipements sont transmis à des associations ou à des entreprises, comme à Carré rouge couture. Quand elle ne travaille pas à la Ligue de voile, Carine Le Bivic passe son temps libre à coudre. À Dieppe (Seine-Maritime), la quadragénaire, à la tête de cette petite structure, propose à la vente une série de luminaires, sacs et autres objets de déco conçus à partir de matériels nautiques usagés.
"On n'imagine pas le nombre de voiles jetées à la poubelle !", s'insurge Carine Le Bivic. Avant de poursuivre : "c'est très satisfaisant de recycler et réutiliser des matériaux qui ont une histoire. Je peux récupérer des voiles qui ont servi aux skippers du Vent des globes par exemple, c'est super".
Les écoles de voile mettent aussi l'accent sur les conséquences environnementales auprès de leurs élèves. Dans le Cotentin, le Pôle nautique de la Hague (PNH) est engagé dans cette démarche depuis sept ou huit ans. "La protection du milieu marin, le ramassage des déchets sur nos plages, la réduction de l'impact de nos activités sont des sujets qui nous préoccupent", indique le directeur de cette structure associative, Sébastien Pagnier.
Les milliers de personnes accueillies chaque année dans cette école de voile manchoise sont sensibilisées au recyclage. "C'est important que nos élèves se rendent compte qu'on travaille avec beaucoup de produits en plastique ou issus de la pétrochimie et que nos pratiques nautiques ont un impact sur l'environnement. Il faut donc essayer de donner et de recycler le plus possible, avant de jeter nos équipements", martèle Sébastien Pagnier.