Saint-James : quand la restauration d'une église devient la croix (financière) d'une commune

Depuis plus de trois ans, aucune célébration n'a pu avoir lieu en l'église de Saint-James, dans le sud-Manche. En 2017, une partie de la voûte s'est effondrée. Un accident qui a révélé d'autres problèmes. Et la facture de la remise en état de l'édifice de s'envoler.

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"Il faut le voir pour le croire". Début novembre 2017, le père Pierre Pestour découvre avec stupeur une scène de désolation dans son église. L'orgue, récemment restauré à grands frais (plus de 200 000 euros) qui faisait la fierté de la paroisse est réduit en miettes. Une partie de la voûte du bâtiment s'est effondré durant la nuit sur l'imposant instrument. Plus de trois ans plus tard, l'édifice reste désespérément désert. Aucune célébration n'a pu se tenir depuis l'accident, un accident qui n'était que la partie émergente d'un iceberg. 

Car l'inspection du bâtiment a révélé un problème de plus grande ampleur. "C'est une église qui date du XIXe siècle et qui a connu des infiltrations d'eau", explique le maire David Juquin, "L'effondrement de la voûte a fait ressortir des points noirs au niveau de la structure, de par sa conception. Il y a eu une véritable prise de conscience de la nécessité d'établir un diagnostic complet de l'édifice." Un diganostic qui a été réalisé ces dernières années. Les travaux vont pouvoir enfin commencer. "Le chantier va se dérouler en deux volets, avec d'une part la restauration de la voûte et d'autre part le traitement de toutes les causes", indique Arnaud Paquin, architecte du patrimoine, "c'est à dire les extérieurs : on va faire des séries de joints, rénover les couvertures, changer des chéneaux, refaire tout le dispositif d'évacuation des eaux pluviales."

Saint-James n'est pas un cas isolé

Un vaste chantier évalué à 800 000 euros, dont la commune doit assurer la majeure partie du financement. "Depuis la loi de 1905 sur la séparation de l'église et de l'Etat, les édifices paroissiaux sont gérés par les communes, sauf ceux construits après 1905", rappelle David Juquin, "Quand on sait qu'une commune comme nous avec un budget de 6 millions d'euros dégage une capacité d'investissement d'environ 600 000 euros par an, vous imaginez l'importance que peuvent représenter ces travaux à Saint-James." L'église n'étant pas "inscrite",  la commune ne bénéficiera que d'une aide de 160 000 euros du Conseil départemental de la Manche et de 28 000 euros de l'Etat. "C'est un peu compliqué pour ces partenaires de mettre plus car beaucoup de communes sont concernées par des travaux de structure."

Rien que sur la commune nouvelle de Saint-James, on recense "potentiellement" huit églises. "Les patrimoines des communes constituent une gestion importante, ça nécessite d'avoir de l'anticipation, surtout d'être hors d'eau et garder l'état bâtimentaire le plus propre possible pour ne pas se retrouver demain avec des ruines qui nous coûteraient très cher en termes de rénovation." Ayant "un petit peu d'argent de côté", la commune va pouvoir financer ces travaux en "étalant un peu sur tout le mandat ces besoins d'investissement de travaux".

Pour le maire, il n'était de toute façon pas envisageable de renoncer à ces travaux. "Tout le monde est attaché à cetté église, pas seulement les paroissiens", plaide David Juquin, "Elle fait vraiment partie du paysage de Saint-James. Quand on arrive dans une commune, on voit toujours le clocher de l'église qui identifie le territoire et pour les Saint-Jamais il y a vraiment un manque d'avoir des cérémonies religieuses, des messes mais aussi des mariages et des enterrements. Certaines personnes âgées, qui ont ont vécu toute leur vie ici, ont peur de ne pas pouvoir passer dans leur dernière demeure en l'église de Saint-James."

Le premier volet du chantier, la rénovation de la voûte devrait s'achever en septembre prochain. Les Saint-Jamais pourront alors redécouvrir leur église.

 

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