Municipales à Saint-Lô : trop d'emplois, pas assez d'habitants ?

Saint-Lô et son agglomération font face à une situation qui pourrait faire des envieux ailleurs en France : le taux de chômage y est très faible. Problème : les entreprises peinent à pourvoir de nombreux postes. L'attractivité de la ville est l'un des enjeux de la campagne des municipales.

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A priori, le maire sortant, le divers droite François Brière, devrait se réjouir. Avec un taux de chômage autour de 5,5%, la ville de Saint-Lô est "quasiment en situation de plein emploi". Une situation que plusieurs villes de la région aimeraient bien connaître. Et pourtant, elle est révélatrice d'un point faible : dans le bassin saint-lois et à Saint-Lô en particulier, 64% des entrepreneurs rencontrent des difficultés à recruter. C'est 14 points de plus qu'ailleurs dans la région. Et le phénomène touche "même les administrations, c'est rare mais ça existe" ajoute le maire sortant.
 


Dans la Manche, ce n'est pas un cas isolé. L'agence Latitude Manche a recensé entre 6000 et 8000 emplois vacants dans le département. "Il faut d'abord contribuer à faire connaître les entreprises qui sont sur notre territoire, quelles que soients leurs tailles, il y a beaucoup de pépites dans notre tissu économique, il faut savoir les faire connaître", affirme Emmanuelle Lejeune, conseillère municipale depuis 11 ans et à la tête de la liste "Saint-Lô notre ville", fédérant des sansibilités de droite, de gauché et écologistes.
 

Formation et insertion

Tout comme François Brière, qui brigue un second mandat, la candidate estime que l'offre de formation est essentielle dans l'attractivité de Saint-Lô. "Il faut consolider et poursuivre toutes les formations déjà dispensées dans notre ville et pouvoir, par ces formations, proposer des qualifications, des compétences qui répondent aux besoins des entreprises", indique Emmanuelle Lejeune. "Une ville universitaire, c'est une ville qui attire pour l'inscription à l'université des étudiants qui deviennent potentiellement de futurs actifs, qui peuvent rester sur le territoire et toute une filière vertueuse se met en place", explique le maire sortant, qui revendique "plus de 2000 étudiants et apprentis, un chiffre très important pour une ville de 20 000 habitants et une agglomération de près de 80 000 personnes."
 

Emmanuelle Lejeune plaide également pour un effort en termes d'insertion. "Il faut contribuer à faire connaitre des dispositifs qui sont déjà portés par des institutions et des associations, comme l'accompagnement au permis de conduire ou l'aide à la garde d'enfants, des dispositifs qui permettent aussi de se rapprocher de l'emploi."

Une desserte ferroviaire "de très mauvaise qualité"

En attendant que les actuels étudiants entrent sur le marché du travail, les entreprises du bassin saint-lois doivent faire venir des candidats pour pourvoir les emplois vacants. Encore faut-il qu'ils puissent arriver à destination, selon Philippe Villeroy, conseiller municipal d'opposition.

"Les entreprises ont des difficultés à faire venir leurs cadres et leurs clients sur Saint-Lô car la desserte ferroviaire est de très mauvaise qualité", explique le candidat divers droite de la liste "L'énergie du renouveau". "La gare de Saint-Lô n'est pas sur la ligne Paris-Cherbourg. Pour aller à Paris, on a une gare à 15 km de la ville, en pleine campagne. Ça donne une image déplorable de Saint-Lô et de son agglomération." Le candidat estime que les nouveaux trains achetés par la Région permettent d'envisager sérieusement "des relations sans changement entre Saint-Lô et Paris" et s'engage à "défendre bec et ongle cette idée" s'il est élu.
 

"Le logement est sans doute le sujet numéro un"

Travailler à Saint-Lô implique d'y vivre, de s'y installer. Encore faut-il en susciter l'envie. "L'attractivité c'est aussi, quand un nouveau salarié arrive dans notre ville, d'avoir la réactivité pour lui faciliter son installation en lui faisant découvrir très rapidement les services disponibles, mais aussi lui montrer combien les écoles sont de qualité, qu'il y a une qualité de vie, un cadre de vie agréable, qu'il y a aussi toute une offre culturelle de loisir très dense. Il faut rassembler toutes ces informations dans un même endroit", affirme Emmanuelle Lejeune. "La culture, c'est extrêmement important dans une ville", ajoute Philippe Villeroy, "nous avons un certain nombre d'activités culturelles mais elles peuvent être renforcées."

Si l'offre de service constitue un facteur important dans l'attractivité d'une ville, elle n'est que secondaire par rapport à un autre dossier. "Le logement est sans doute le sujet numéro un aujourd'hui", estime François Brière. "Les logements doivent être réhabilités pour être de plus en plus adaptés aux besoins des familles, à l'époque d'aujourd'hui", explique Emmanuelle Lejeune. "Un cercle non vertueux s'est enclenché il y a 20-30 ans", déplore le maire sortant, "la vacance entraînant la baisse des prix, les propriétaires n'investissent pas à proportion de ce que nécessite la rénovation de ces logements."

Et de citer en exemple l'absence d'ascenseur dans bon nombre d'immeubles saint-lois. "Dans la palette d'instruments aujourd'hui sur la table, il y a le fait de faire une opération programmée de l'amélioration de l'habitat spéciale renouvellement urbain (OPAHRU). Le volet ascenseur sera un volet que l'on traitera", assure François Brière.
 

La gauche engagée dans la bataille des municipales à Saint-Lô

Une quatrième liste sera présentée aux électeurs en mars prochain. Elle sera menée par Jean-Karl Deschamps, figure de la gauche saint-loise, qui fait ainsi son retour sur la scène politique cinq ans après l'avoir quittée. Âgé de 53 ans, il a été conseiller municipal de 1995 à 2014 et vice-président du Conseil régional de Basse-Normandie durant trois mandats.
 
Jean-Karl Deschamps n'a annoncé sa candidature que très récemment, ce vendredi 31 janvier. Le Socialiste a déclaré à plusieurs de nos confrères que "Saint-Lô mérite mieux qu'un référendum pour ou contre le maire François Brière".






 
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