Tous les médecins du service des urgences de Saint-Lô (50) ont été grévistes jeudi 11 et vendredi 12 juillet dans la continuité d'un mouvement national entamé en mars dernier. En dépit de la grève, des points de convergence existent entre les grévistes et la direction.
L'événement est inédit. Infirmiers, aides-soignants et médecins des urgences de l'hôptial mémorial de Saint-Lô étaient en grève jeudi 11 juillet 2019. Une première depuis 11 ans dans ce service manchois, où environ 10 médecins manquent. Le nombre de passages moyens dans le service a doublé en 10 ans, sans que le nombre de soignants n'augmente. Le mouvement de grève se pousuit jusqu'au samedi 13 juillet à Saint-Lô.
Personnel et direction s'accordent sur des solutions
Alors même si le personnel est en grève, il s'accorde avec la direction sur les moyens pour résoudre l'engorgement des urgences."Entre 20 et 30 % des personnes qui consultent aux urgences pourraient être pris en charge dans un cabinet de médecine générale", souligne Thomas Delomas, chef urgentiste. Dans l'espoir de voir diminuer le nombre de consultations aux urgences, il suggère : "si chaque médecin généraliste du département fait une à deux gardes par an, on peut créer un centre de consultations non programmées sur le secteur de Cherbourg , sur celui de Saint-Lô et sur celui d'Avranches".
Le directeur de l'hôpital Thierry Lugbull, imagine une autre solution. Il propose de penser une meilleure répartition des médecins sur le territoire. Puisque les études de médecine sont "longues" et "gratuites", il suggère de demander aux étudiants à la fin de leurs études de s'installer pour une "courte durée de 3 à 5 ans", dans les zones géographiques qui manquent de personnel. "Après vos études, vous venez travailler à l'hôpital mémorial de Saint-Lô pour renforcer les urgences" : c'est le message que Thierry Lugbull aimerait faire passer aux étudiants en médecine. Il ajoute : "je crois que tout le monde y trouverait son compte".
Un manque de matériel
Là où l'entente cordiale entre grévistes et direction cesse, c'est sur la question du matériel : les infirmiers demandent plus de brancards ou d'électroencéphalogrammes. Ce à quoi le directeur répond que 4.8 millions vont être investis pour doubler la surface des urgences.Stéphanie Lemaire et Joël Hamard