C'est aujourd'hui une certitude. C'est bien un loup qui se promène dans la campagne de la Manche. Le prédateur, observé à la fin du mois de juillet du côté de Saint-Côme-du-Mont, a depuis attaqué des brebis sur le secteur des Marais de Carentan. Les analyses des agents de l'Office Français de la Biodiversité ne laissent planer aucun doute sur la nature de l'animal. Une cellule de veille va être mise en place.
Le doute n'est plus permis. L'animal observé dans la nuit du 30 au 31 juillet 2023, sur la commune de Saint-Côme-du-Mont, dans la Manche, est bien un loup. Le prédateur a attaqué quatre brebis sur les communes de Brucheville et de Varenguebec, dans le secteur des Marais de Carentan.
Des agents de l'Office Français de la Biodiversité (OFB) et de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) se sont rendus sur place, pour "identifier la cause de la mort des animaux et procéder à un relevé d'éléments techniques". Les agents ont également cherché à collecter des indices de présence du prédateur, tels que des empreintes, des excréments ou des poils. Ces éléments ont été expertisés par le Réseau loup-lynx de l'OFB. Dans un communiqué publié par la préfecture de la Manche, il est précisé que "la redondance des évènements sur un même secteur de quelques dizaines de km², démontre des actes de prédation caractéristiques comparables : une mise à mort par morsure puissante à la gorge, avec une consommation de parties charnues sur un ou plusieurs animaux".
Le loup, une espèce protégée
Le loup est une espèce protégée en France et en Europe. Sa présence en Normandie, et notamment dans la Manche, ne conduis pas à considérer la région comme une zone de présence permanente de l'espèce. La préfecture précise "qu'une attention particulière est accordée à chaque nouveau signalement par les agents du service départemental de l'OFB. La surveillance sur le secteur a été intensifiée".
Cet animal n’est pas dangereux pour l’homme, mais comme tout animal sauvage, il peut avoir un comportement à risque s'il est agressé.
Nathalie Pfeifferréférente loup-lynx pour la Normandie à l'Office Français de la Biodiversité
Selon Nathalie Pfeiffer, référente loup-lynx pour la Normandie à l'Office Français de la Biodiversité, "les images des attaques ont été analysées et il s’agit très probablement d’un loup gris compte tenu des blessures constatées sur les animaux. Nous pourrons mettre en place des systèmes de pièges photos afin de déterminer quel type d’animal s’en prend aux ovins". La présence de loup en Normandie n'est pas une première. "Nous avions déjà repéré un loup dans le Bessin en novembre 2021, puis en Seine-Maritime en 2022, mais sans être capable de dire s'il s’agissait du même individu" ajoute Nathalie Pfeiffer.
Une cellule "loup" sur la trace de l'animal
Les différents services de l'État travaillent en étroite collaboration avec l'Office Français de la Biodiversité. Une cellule de veille "loup" va être mise en place en septembre. Elle vise à organiser une large concertation des différents acteurs du territoire, notamment les agriculteurs et les chasseurs. En cas d'observation de loup ou d'indices de sa présence, il est conseillé de contacter le service départemental de l'OFB de la Manche à l'adresse mail : sd50@ofb.gouv.fr.
