François Lecourt est en pleine vendange. A Barneville-Carteret, dans la Manche, il a planté, ces deux dernières années, près de 1,5 ha de vignes composés d’une dizaine de cépages. Pour la première fois, il va produire du vin qui sera commercialisé à l'été 2024.
Dans la Manche, au pays du cidre et de la vache laitière, des grappes de raisins ont terminé de pousser sur les coteaux plein sud qui dominent le havre de Barneville-Carteret. François Lecourt et quelques proches sont en train de récolter les fruits. C'est la deuxième année qu'il vendange mais pour la première fois, il va pouvoir faire du vin : "Ce sera un bon cru, je suis certains que les gens vont apprécier".
Pourtant ce n'était pas gagné initialement pour le vigneron de 32 ans. Même si le soleil et les fortes températures du printemps dernier ont ait particulièrement du bien à cette exploitation de 1,5 ha baptisé Muûs, "le meilleur" en patois local, les pluies qui se sont abattues sur le territoire durant les mois de juillet et août ont un peu compliqué la situation. Une partie de la production a été détruite par les maladies. Le vignoble n’utilise pas d’herbicide mais le désherbage mécanique :
"On a recensé quelques maladies en effet, mais la météo de fin août et du mois de septembre a été super, finalement beaucoup de fruits sont sains, de bonne qualité et il y en a en bonne quantité, il faut juste un peu trier".
François LecourtVigneron à Barneville-Carteret
Première commercialisation de son vin à l'été 2024
Lors de sa première récolte, l'année dernière, le vigneron a utilisé les fruits pour en faire du jus de raisin : "On en a vendu quelques centaines de bouteilles" mais cette année il passe l'échelon supérieur, celui de faire de l'alcool. Et ce ne sera pas un cépage traditionnel pour François Lecourt : "On va faire du ratafia qui utilise la même méthode que le pommeau, ce sera plutôt un vin d'apéritif" nous confie-t-il avec le sourire.
"Initialement, on voulait partir sur de l'effervescent mais on s'est dit que le ratafia était beaucoup plus simple à faire avec le matériel et la capacité qu'on a actuellement. Et puis c'est vraiment bon". Le néo-vigneron a pu faire déguster son vin à certains de ses proches. Verdict : "Ils ont adoré !".
Les vendanges ne sont pas encore terminées mais François Lecourt prévoit environ 2.000 bouteilles qui seront commercialisées : "Je suis heureux, c'est l'aboutissement d'un projet et je ferai en sorte que ce ratafia reste dans notre gamme. La commercialisation de notre vin est prévue pour l'été 2024" explique-t-il avec enthousiasme.
Un rêve qui se réalise
C'est en 2014, que François Lecourt, fait ses premiers pas dans la viticulture en plantant, un peu par curiosité, 200 pieds de cépage blanc et rouge, à Barneville, sur les hauteurs du Mont Barbey. Cet ingénieur est un véritable amoureux des vins : "Quand on est Français, on ne peut qu'aimer le vin" lâche-t-il avec le sourire. "Plus sérieusement, c'est une passion. Le vin c'est une tradition et un moment de partage. Tout ce que j'aime ! alors, je me suis dit pourquoi pas tenter le coup ici".
Pour François Lecourt, cette année aura été riche en enseignement et ce n'est pas terminé avec la fabrication de son vin qui va se poursuivre. Le viticulteur manchois a aussi d'autres projets comme le tourisme œnologique dans le Cotentin à plus long terme : "J'aimerais créer un chai pour que les curieux puissent venir déguster mes produits tout en découvrant les lieux mais d'abord cap sur notre premier vin !"