Une vingtaine de centres de vaccination contre le Mpox a ouvert en Normandie ces dernières semaines. Si le système de santé français est en "vigilance maximale", seules les personnes dites "à risque" sont éligibles au vaccin. En Normandie, trois cas ont été recensés depuis le début de l'année.
Laurence a 78 ans, quelques pathologies bien installées, et des angoisses liées à son âge. Elle envisage de se faire vacciner contre le Mpox, ou variole du singe, car elle ne souhaite pas dit-elle, "mourir de cette maladie". On est pourtant bien loin, en France, de cette réalité.
Depuis que l'Organisation Mondiale de la Santé a estimé, il y a quelques semaines, que la recrudescence de la variole du singe, ou Mpox, constituait une Urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), l'inquiétude gagne les populations, et parfois bien au-delà du raisonnable.
La France en vigilance maximale
Il s'agit de la deuxième alerte de l'OMS concernant cette maladie, après une première épidémie qui a sévi de juillet 2022 à mai 2023.
L'épidémie de Mpox se concentre principalement sur le continent africain, et particulièrement en République démocratique du Congo, pays le plus touché, avec 95% des cas détectés.
L'#OMS a déclaré, le 14 août, une urgence de santé publique de portée internationale face à la recrudescence des cas de #mpox. Si un cas est recensé en Suède, l'épidémie se concentre actuellement principalement en Afrique.
— Statista FR (@statista_fr) August 22, 2024
En savoir plus : https://t.co/bz5M7Le0GF pic.twitter.com/l2oS1o4z3b
En France, 107 cas ont été répertoriés depuis le début de l'année, dont 3 en Normandie. Ces cas concernaient la souche présente lors de la première épidémie, et se sont avérés bénins.
La souche actuelle, le clade 1, inquiète davantage les personnels de santé par sa virulence et sa propagation rapide. Le système de santé français est donc en "vigilance maximale" : 232 centres de vaccination ont été ouverts sur l'ensemble du territoire, dont une vingtaine en Normandie.
Pour autant, seules les personnes dites "à risque" peuvent se faire vacciner pour le moment. Le risque global d'infection par le clade 1 du Mpox pour la population générale européenne est actuellement considéré comme faible. Selon les autorités sanitaires, le risque est modéré pour les personnes "ayant de multiples partenaires sexuels", et élevé en cas de "contacts étroits avec des cas importés de Mpox".
Enfin selon la Haute Autorité de Santé, jusqu'à présent "aucune contamination par le clade 1 n'a été recensée en France". En Europe, un seul cas est à déplorer, en Suède.
Qui sont les personnes "à risque", éligibles à la vaccination ?
Depuis le 11 juillet 2022, en plus des personnes qui ont eu un contact à risque avec une personne malade, la HAS préconise une vaccination préventive aux groupes les plus exposés au virus.
- Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et les personnes trans, dans les deux cas, multipartenaires,
- Les personnes en situation de prostitution,
- Les professionnels exerçant dans les lieux de consommation sexuelle,
- Les femmes partenaires occasionnelles ou en concubinage avec une personne appartenant à un des publics ciblés ci-dessus.
La vaccination peut aussi être envisagée au cas par cas pour les professionnels de santé amenés à prendre en charge les personnes malades. Tous les centres qui pratiquent cette vaccination en France sont disponibles sur ce lien.
Près de 155 000 personnes vaccinées en France
Depuis la première épidémie en 2022, et jusqu'à aujourd'hui, 154 247 personnes ont été vaccinées en France contre le Mpox variole du singe. 542 personnes ont reçu une injection au cours du mois de juillet 2024.
Une ligne téléphonique dédiée, "Monkeypox Info service", est disponible tous les jours de 8h à 23h. Il s'agit d'un numéro vert, gratuit, anonyme et confidentiel : 0 801 90 80 69
L'OMS a estimé que la recrudescence de la variole Mpox constituait une urgence de santé publique. Pour autant, il n'est pas nécessaire de s'inquiéter outre mesure.
Le Mpox n'est pas non plus un "nouveau Covid" selon l'Organisation Mondiale de la santé, qui assure être en capacité de lutter contre cette épidémie.