Les grandes marées conjuguées aux tempêtes représentent une menace pour les habitations. A Denneville, dans la Manche, 70 riverains sont directement menacés par la montée des eaux. Le phénomène s'est amplifié ces dernières décennies. C'est le magazine du samedi.
Comment arrêter la mer ? Comment l'empêcher d'avaler ce qui reste de dune? A Denneville, dans la Manche, au fil des ans, chaque propriétaire a improvisé la défense de sa maison. Les jours de grandes marées, par gros temps, les enrochements constituent l'ultime rempart.
En un demi siècle, le trait de côte a reculé, menaçant les maisons qui n'ont cessé de pousser dans le sable. Les propriétaires se sont regroupés au sein d'une association syndicale. ici, la mer avance d'un mètre par an. Et une grosse tempête expose les maisons à un vrai danger.
Dérisoires épis, enrochements et autres fascines
Les experts préconisent de renforcer les défenses. Chaque commune de la Manche confrontée à l'érosion a lutté à sa manière : ici, des épis pour retenir le sable, des enrochements pour contenir la mer. Là, des fascines pour recharger la plage. Parfois, on va même jusqu'à recharger la dune. comme à Siouville-Hague, au mois de décembre, 6000 m3 de sable ont été empruntés à la plage. Les 20 000 pieds d'oyats plantés par les enfants sont supposés stabiliser l'édifice. Mais une dune artificielle semblable a été emportée en une seule nuit de tempête en 2014 à Portbail. Alors que faire pour se prémunir de la montée du niveau de la mer, sachant qu'un littoral sablonneux est par nature mouvant ?
L'heure du diagnostic
Le Pays de Coutances lance actuellement une vaste étude sur la côte ouest du Cotentin. Dans un premier temps, il faut établir un diagnostic incontestable. Ensuite proposer un scénario de gestion pour le siècle qui vient. Il posera forcément des cas de conscience.Les conclusions de l'étude seront livrées en 2018. Le sujet s'annonce très sensible. Que protéger en priorité ? Jusqu'où lutter ? A quel prix ? Où faudra-t-il abdiquer et laisser la mer reprendre ses droits ? Mais à Denneville, les 70 propriétaires du front de mer ont une préoccupation plus immédiate. il ont besoin d'un million et demi d'euros pour protéger 1,4 km de plage. A ce prix, les experts ne garantissent pas une tranquillité au-delà de 25 ans...