Acheter un cheval : la visite vétérinaire en 10 points et 10 photos

Acheter un cheval est un acte important et qui peut paraître compliqué. Il y a ce qui est visible, les connaissances que l'on peut en avoir, et le reste. Même en toute bonne foi des 2 parties. Pour vous aider à y voir clair, le plus raisonnable est de réaliser une visite vétérinaire. 

Avant d’acheter un cheval, il est nécessaire de vous interroger. Quelles disciplines vous intéressent ? Et quelles pratiques ? Loisir, compétition ? Une fois que vous aurez trouvé la monture qui vous tente, et qu’elle correspond à l'enveloppe fixée, une visite vétérinaire peut vous aider à passer à l'acte.

Expertise de transaction

« L’expression qui doit être employée, c’est « Expertise de transaction », dit Thomas vétérinaire dans l’Orne. « C’est plus juste. Car il n'appartient pas au vétérinaire de dire si le cheval est bon ou non. Nous sommes comme un huissier de justice qui réalise un état des lieux.»

1- Comportement général

Cet après-midi, la jument qui descend du van dans l’enceinte de la clinique est au pré depuis 2 mois : toutes les informations en possession du futur cavalier sont importantes. L’âge du cheval bien sûr. Son passé, son éventuel participation à des compétitions, leurs niveaux... Permettent aussi d’évaluer le comportement. Son attitude également dans un environnement inconnu. « Un cheval, de bonne qualité mais très compliqué, nerveux, sur l’oeil alors que l’acheteur potentiel n’est pas confirmé c'est aussi une dimension du conseil que nous apportons de fait. »

2- Les constantes

Le rythme cardiaque du cheval de sport entraîné tourne autour de 30 et peut monter à 200 durant l’effort. La récupération aussi est fondamentale. 

3- Examen de la dentition

Présence ou non de dents de loup, par exemple. De bonnes dents, c’est essentiel pour manger correctement et donc signe d'une bonne santé. 

4- Les yeux

Pour éliminer la suspicion de certaines maladies, comme l’uveite, l’inflammation de l’uvée (de la simple douleur jusqu'au la perte de l’oeil), un des vices rédhibitoires, l’examen se déroulera dans la pénombre.

5- L’orthopédie

Les pieds sont essentiels.

La constations de la qualité des applombs. « Et puis rien qu'à la palpation on peut repérer les problèmes tendineux, une chaleur éventuelle du pied, une déformation, un engorgement. L’important aussi c’est la symétrie. Une altération a une portée très amoindrie si elle se retrouve des deux côtés. » Après viennent les tests de mobilité sur le plan latéral et vertical. Constater la mobilité des cervicales, leur amplitude… 


6- Le test de la flexion

« C’est également très important. Il s’agit de charger pendant une minute. On relâche et on fait trotter le cheval sur une ligne droite. La rectitude des foulées ou non dévoile une douleur, une boiterie. 


Les tests sur sol durs mettent en évidence les laissions osseuses ; sur un sol meuble, les soucis ligamentaires et tendineux.

7- Essoufflement

Faire trotter puis galoper le cheval permet de voir s’il est rapidement essoufflé ou non et donc de décider une investigation supplémentaire éventuelle via une endoscopie. « On peut même réaliser des exercices sur un tapis roulant. Un moyen pour détecter une anomalie, un voile de palet par exemple. »


8- La gynécologie

Les examens complémentaires. « Ensuite il est possible de fouiller les juments et réaliser une échographie dans le cadre d’une visite gynéco pour anticiper sur des saillies à venir. Mais ce type d’investigation peut également exister pour une approche orthopédique en ce qui concerne le bassin. Enfin, il est conseillé de faire des radiographies. En priorité pour vérifier l’état des os naviculaires. »


Vous pouvez déplacer le cheval ou faire venir le praticien. La première solution, même si elle est plus contraignante, est souvent plus efficace. « Les appareils sont embarqués mais le développement numérique qui permet une lecture rapide donne aussi l’opportunité de savoir si les clichés sont de bonne qualité impliquant ou non de recommencer. »



9- Un panel d’examens en fonction de son budget

Après en fonction du prix du cheval et des objectifs fixés, mais aussi de l’enveloppe budgétaire dont on dispose, il est évidemment possible de réaliser plus d’investigations. 


10- Ce n’est pas une science exacte

Mais attention, si cette démarche est un plus, elle n’est pas une fin en soi. « On note des anomalies, un ensemble d’éléments, d’indications. J’ai participé voici peu à un stage de spécialisation. Nous avions une lecture de radio avec des noms cachés. A la question « l’auriez vous acheté ? », la seule vue des clichés, sans les autres éléments, poussait raisonnablement à se détourner d’au moins deux des sujets. Et finalement... Faire l’impasse sur un champion olympique ou un prix d’Amérique. Comme quoi, c’est vraiment l’approche la plus transversale qui est nécessaire. »

Un acte sérieux

Une visite véto n’est pas une formalité ou un simple petit morceau de papier signé à la hâte sur un coin de table. Une visite bien faite dure longtemps. Elle engage le vétérinaire. Tous les praticiens le savent. Et surtout depuis que la société et ses actes se judiciarisent de plus en plus. Raison pour laquelle c’est un acte auquel on peut accorder du crédit. Raison pour laquelle aussi le véto ne peut s’engager que pour ce qu’il a constaté.
L'actualité "" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Normandie
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité