Créée en 2005 par des anciens de Moulinex, l'association Revivre oeuvre dans la réinsertion grâce au tri, le recyclage et la revente d'appareils électroménagers. Mais en raison de difficultés financières, elle va devoir cesser son activité en septembre prochain.
"J'ai fait un infarctus l'an dernier. Aucun employeur n'a voulu me redonner ma chance. Revivre l'a fait; a 57 ans, j'ai beau postuler, personne ne veut m'embaucher". Comme une trentaine de personnes en difficulté, Michel s'occupe de la réparation et du recyclage d'appareils électroménagers fournis par la déchetterie de Fresnay-sur-Sarthe.
Un contrat d'insertion à l'année au sein de l'association Revivre, à Alençon, pour reprendre pied dans la "vie active". "La seule chose qui nous intéresse nous c'est de leur donner envie d'avoir envie", explique Claude Renault, le président de cette association créée en 2005 par des anciens de Moulinex, "Même si au bout d'un an ils n'ont pas de boulot, ils ont changé. Le fait de venir au travail, les relations avec les collègues, ça sociabilise les gens et pour moi, c'est le plus important." Mais ce travail mené depuis 13 ans va brutalement prendre fin en septembre prochain. Non par manque d'envie.
La décision a été prise en novembre dernier. L'association peine à faire face à d'importantes difficultés financières. "Je me suis aperçu en faisant les comptes à l'automne qu'on avait moins de ressources en déchetterie et plus de coûts en dépollution". La mise en place de nouvelles normes environnementales en 2016 a ainsi nécessité la réalisation d'un audit et requiert des habilitations pour le transport des déchets. Un coût pour cette association animée par des bénévoles. La volonté du gouvernement de réduire le nombre d'emplois aidés a également, selon Claude Renault, porté un coup sévère à Revivre qui a dû embaucher en contrat classique une comptable et un chauffeur routier.
Le silence des pouvoirs publics
Avant de décider de mettre fin à cette belle aventure de 13 ans qui aura permis d'aider plus de 600 personnes, Claude Renault a essayé de trouver de l'aide en sollicitant les élus et les collectivités locales. "Aujourd'hui, silence, personne", déplore le président de l'association Revivre, "Depuis le 30 janvier, je n'ai aucun appel, ni du Département, ni de la Région, ni de la mairie, ni du député, de personne". L'association cessera de collecter les appareils usagés le 30 juin prochain et poursuivra ses activités de recyclage et de réparation jusqu'au 30 septembre.Reportage de Damien Migniau et Nicolas Corbard
Intervenants :
- Michel- Claude Renault, président de l'association Revivre