Coronavirus : une association de malades de Lyme dénonce « une situation surréaliste »

Dans une lettre ouverte au ministre de la santé, l’association Orne Lyme dresse un parallèle entre la prise en charge des malades de Lyme et ceux du Coronavirus. Elle demande un dépistage massif et que le traitement du Professeur Raoult soit appliqué sur l’ensemble du territoire.

« Il y a quelque chose de surréaliste dans cette situation et je ne pense pas que ce soit de nature à rétablir la confiance des gens vis-à-vis des autorités de santé ».

Sophie Dubé, la présidente d’Orne Lyme ne mâche pas ses mots. L’association a décidé d’interpeller directement le ministre de la santé, Olivier Véran, via une lettre ouverte qui réclame que les préconisations du professeur Raoult soient appliquées par les autorités de santé.
 

Lettre ouverte Orne Lyme



« En tant que malades de Lyme, nous connaissons une situation depuis plusieurs années qui nous rappelle étrangement ce que l’on est en train de vivre avec le coronavirus. Il y a là un traitement qui a donné des résultats encourageants [ceux du professeur Raoult] et, en face, il y a un dénie et une obstruction systématique pour avancer contre la maladie », estime Sophie Dubé.

Depuis longtemps, les victimes de la forme chronique de la maladie de Lyme, cette maladie transmise par la morsure des tiques, demandent en effet un traitement adapté à leur pathologie.
 
Faute de solution, certains sont forcés de se soigner à l’étranger, en Allemagne, ou aux Etats-Unis.
  

Remise en cause de la doctrine de santé


Le débat sur la maladie de Lyme s’est enlisé ces dernières années, alors qu’elle a fait l’objet d’un plan national de lutte en 2016. Les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) avaient ensuite été remises en cause par plusieurs grandes sociétés savantes, notamment en ce qui concerne la prolongation de l’antibiothérapie.


Résultat : les malades sont toujours dans l’attente de traitements efficaces. Sophie Dubé pointe du doigt notamment Jérôme Salomon, l’actuel directeur général de la santé, qui a d’ailleurs présidé le groupe de travail de la Haute autorité de santé sur la maladie de Lyme :

Après le plan Lyme, le professeur Jérôme Salomon, a demandé un second avis sur la maladie de Lyme, dans le dos de la Haute autorité de santé, à des gens qui ne reconnaissent pas la forme chronique de la maladie, et nous nous sommes retrouvés avec des recommandations contradictoires. Nous n’avons aucune confiance en Jérôme Salomon car il nous a trahi une fois et a figé la situation.

 


Chloroquine et liberté de choisir


L’association Orne Lyme demande donc au ministère de suivre les préconisations du professeur Didier Raoult, en pratiquant des dépistages systématiques, « seul moyen de disposer de données épidémiologiques fiables ».
 
Elle demande aussi que les médecins puissent proposer à leurs patients un traitement à base de chloroquine. Une molécule que connaissent bien les malades de Lyme. Sophie Dubé, comme d’autres, en a pris pendant plusieurs mois, ainsi que de l’azithromycine, un antibiotique que le service des maladies infectieuses de l'IHU à Marseille a associé à la chloroquine pour lutter contre le coronavirus.

« Ce sont des médicaments que l’on connaît, qui sont couramment utilisés depuis des années ». Et les effets secondaires ? Pour Sophie Dubé, il ne s’agit pas de faire de l’automédication mais de permettre aux médecins d’utiliser le médicament.
 

Tous les médicaments ont des effets secondaires. Là, j’ai la notice d’un médicament qui peut entraîner une maladie hépatique, un saignement gastro-intestinal, un coma, voire même la mort. Vous savez ce que c’est ? Le Doliprane…que le ministère de la santé nous recommande en automédication pour freiner les symptômes du coronavirus.

 


"Il s'agit de notre vie"


L’association Orne Lyme demande que le Professeur Raoult soit entendu, l’infectiologue est connu des malades chroniques car lui aussi travaille sur la maladie de Lyme.

On a l’impression que la santé publique en France, c’est comme un vétérinaire qui arriverait chez un éleveur et dirait: "vous aller me vacciner tout le troupeau". Nous ne sommes pas des animaux. Nous sommes capables de prendre des décisions.


L’association demande une liberté de choix dans le traitement, encadré bien sûr par un médecin:

Il s’agit de notre vie, de notre santé. Nous dénonçons une approche de la médecine où le patient et son médecin n’ont plus de place. On ne peut pas attendre des essais cliniques qui vont durer des semaines pour soigner des gens qui sont en danger de mort. N’importe quel médecin qui a à cœur de prendre en charge la santé de ses malades le sait.


Ce lundi 23 mars, le Haut conseil de santé publique a indiqué que la Chloroquine pourra être administrée aux malades du Coronavirus. Mais, pour l'heure, le médicament est seulement prescrit dans le domaine hospitalier et pour des patients souffrants de formes graves du Covid-19.




 
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