Dans l’Orne, les gilets jaunes toujours mobilisés ce lundi

Les gilets jaunes se sont rassemblés ce lundi matin dans plusieurs communes de l’Orne. A Flers, Argentan, Mortagne ou encore Alençon. Certains ont dormi sur place. Témoignages.

A l’entrée d’Alençon, le rond-point d’Arçonnay est depuis samedi l’une des places fortes de la mobilisation des gilets jaunes dans l’Orne. Certains ont dormi sur le rond-point dans la nuit de dimanche à lundi. Malgré le froid.

« On nous apporte des palettes pour faire du feu, on nous donne de la nourriture, du café. Il y a une grande solidarité » témoignent ces deux gilets jaunes. Une poignée de jeunes ont passé la nuit avec eux.

Puis, tôt ce matin, une nouvelle vague est arrivée. « On se relaie. On s’organise sur les réseaux sociaux. Tant que le gouvernement ne bougera pas, nous non plus », martèle William, sur place depuis 7h30.
 



Ils sont une bonne centaine de personnes ce lundi sur le rond-point d’Arçonnay. Un flot incessant de départs et d’arrivées.

Il y a quelques retraités, des jeunes, même des collégiennes, des femmes au foyer, des chômeurs, des personnes en invalidité, des actifs qui ne travaillent pas aujourd’hui…

Référendum

L’intervention du premier ministre Edouard Philippe, à la télévision hier soir, est loin de faire l'unanimité. « Le gouvernement nous dit que l’on ne comprend rien aux réformes. Et bien qu’il nous explique ! » s’agace Marcel, 66 ans, chauffeur routier à la retraite.

Comme beaucoup, Marcel a le sentiment qu’on lui vole son libre arbitre et demande un référendum sur toutes les mesures impopulaires. Car si la hausse des taxes sur les carburants a fait descendre les gens dans la rue, les revendications sont très diverses.

Marcel, 66 ans, retraité :

  

Moins de cadeaux pour Noël

A quelques semaines des fêtes de fin d’année, la baisse du pouvoir d’achat alimente toutes les conversations. Un peu plus loin, ces trois femmes en débattent. L’une est mère au foyer, l’autre en invalidité et la troisième, jeune trentenaire, est maman de deux enfants et travaille en intérim:

« J’ai refusé des contrats aujourd’hui pour être présente. De toute façon, je gagne plus d’argent quand je suis au chômage que quand je travaille… C’est même mon conseiller pôle-emploi qui me l’a dit ! »

En quelques mois, elles ont vu leur pouvoir d’achat s’écrouler.


« Je gagne 1100 euros…je n’ai plus rien sur le compte à la moitié du mois… »


Et ça va être compliqué de faire plaisir aux enfants cette année : « On revoit le budget cadeaux à la baisse. Il y a quelques années, on faisait nos achats de Noël cash. Maintenant, on doit payer en quatre fois sur des sites internet discount ! »
 

Et la suite ?


A Alençon, les forains ont rejoint le mouvement dans la matinée. A Flers, les camions sont bloqués. A Argentan, les gilets jaunes passent la nuit sur les ronds-points, une jeune femme a d’ailleurs été blessée dimanche soir par un automobiliste qui a forcé le barrage.  

Les gilets jaunes sont à l’image de la société, extrêmement hétéroclites. Les klaxons de soutiens des automobilistes et des routiers qui passent à vitesse réduite retentissent.

Certains sont solidaires, d’autres moins. « On aimerait bien que plus de Français nous rejoignent, qu’ils se bougent un peu », glisse William.
 
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