Ce mercredi après-midi, au tribunal correctionnel d'Alençon, se tenait la troisième audience pour juger deux jeunes cambrioleurs. Le 17 septembre dernier, ils avaient été immobilisés par leurs victimes dans le bureau de tabac qu'ils tentaient de braquer.
"Je n’ai pas hésité une seconde, je lui ai sauté dessus. On ne touche pas à ma caisse. Même s’il n’y a que dix euros dedans. C’est une question d’honneur !" Aucune peur à priori dans l'esprit de Michel Giard, ce buraliste d'Alençon braqué par deux cambrioleurs ce 17 septembre.Effet de surprise ou pas, l'homme de 62 ans maitrisait l'un de ses agresseurs pendant que son fils s'attaquait à l'autre, aidé par un papy de 87 ans (!!!), le temps que la police arrive et procède aux interpellations.
Lu comme ça, cela peut paraître simple. Sauf que tout ne peut pas toujours être aussi rapide avec la justice.
En comparution immédiate deux jours plus tard, les jeunes accusés demandaient un délai pour préparer leur défense. Et puis, le 7 décembre, l'un des deux arrivait sans avocat, ce qui provoquait un nouveau report...
Il faut dire que le monde est petit. En effet, un avocat du barreau d'Alençon fait partie de la famille du buraliste qui a été braqué ! Du coup, aucun de ses confrères ne souhaiterait défendre l'agresseur.
En plus, l'autre agresseur est tout bonnement le fils de l’ancien chef de la police municipale d’Alençon !
trois et deux ans de prison ferme (dont 12 mois avec sursis)
Finalement, avec un avocat commis d'office d'Argentan, et trois mois après les faits, le procès a pu avoir lieu ce mercredi après-midi, le président du tribunal refusant au passage une demande de huis-clos pour "trop grande médiatisation", faite par la défense.
Problème de drogue, dettes, le passif des deux accusés, copains d'enfance, n'a pas vraiment plaidé pour eux, surtout qu'ils avaient en fait déja braqué une superette d'Alençon le 25 aout 2016, pour un butin de 163,44 €...
Les deux affaires ont été jugées en même temps, et les deux hommes (22 et 26 ans) condamnés pour vol avec violence en réunion, à trois et deux ans de prison ferme (dont 12 mois avec sursis), plus deux ans de mise à l'épreuve, et près de 20.000 euros d'amendes et frais de justice.
Leurs armes factices ne les auront pas sauvées.