Mercredi 3 juillet, le directeur du Parc animalier d'Ecouves, dans l'Orne, a été condamné à une fermeture temporaire et à une lourde amende en raison de plusieurs infractions. Au lendemain de la décision du tribunal de Coutances, il annonce son intention d'interjeter appel.
Un mois de fermeture, six mois pour réaliser des travaux de mise en conformité, la confiscation de certains animaux et une amende de 50 000 euros dont 25 000 euros assortis d'un sursis.
Le tribunal correctionnel de Coutances a rendu son délibéré ce mercredi 3 juillet à la suite du procès de Vincent Chauvin, qui s'est tenu le 29 mai dernier.
Le directeur du parc animalier d'Écouves a été condamné pour "exploitation irrégulière d'établissement détenant des animaux non domestiques, cession et utilisation non autorisées d'un animal d'une espèce non domestique ou de ses produits et transport ou colportage non autorisé d'une espèce animale exotique envahissante".
Dénoncé par des anciens salariés
Le tribunal s'est notamment appuyé sur une enquête menée par l'Office Français de la Biodiversité pour rendre son jugement. Cette enquête, commencée en 2022, fait état de manquement dans la sécurité du public et dans le suivi sanitaire des animaux. L'enquête fait suite à la dénonciation d'anciens salariés du zoo.
Situé sur la commune du Bouillon, dans l'Orne, le parc animalier d'Écouves existe depuis 2006. Il héberge plus de 400 animaux, originaires du monde entier. Dans ce parc de 18 hectares, zébus nains, wallabies, yacks, chameaux, ratons laveurs et autres espèces, évoluent en semi-liberté.
L'enquête a dénoncé, entre autres, une surmortalité chez les wallabies, des barrières de sécurité non conformes, et une eau impropre dans certains enclos.
Quel avenir pour ce parc animalier ?
Le Procureur de la République demandait une peine de huit mois de prison avec sursis, une amende de 10 000 euros dont 8 000 avec sursis, la fermeture du parc pendant un an et l'interdiction durant trois ans d'exercer à la direction d'un parc animalier.
Au final, le tribunal a condamné le directeur du zoo à fermer son parc pour une durée d'un mois et à verser 25 000 euros d'amende immédiatement. Une grosse somme que le propriétaire ne possède pas, d'après son avocat.
"C'est une décision kafkaïenne" s'insurge Me Deniaud, l'avocat du prévenu, alors que la saison touristique commence tout juste. "Comment trouver les fonds, s'il n'y a pas de rentrée d'argent ? Comment nourrir les animaux et mettre en conformité ?"
Lors du procès, Me Deniaud, avait réclamé un ajournement d'un an, le temps de réaliser les travaux demandés. Sa proposition n'a pas été entendue.
Le tribunal a également prononcé la confiscation de cinq animaux, dont deux grues couronnées, une grue demoiselle, une grue du Japon et un nandou d'Amérique, sans identification et d'origine inconnue. Selon Me Deniaud, ces animaux avaient été saisis dans d'autres parcs et placés au parc animalier d'Écouves, d'où les problèmes d'identification. Ces animaux seront remis à une association ou une fondation de protection animale.
Vincent Chauvin a décidé de faire appel, ce qui permet de suspendre la décision de justice, et ainsi de rester ouvert durant la période estivale.