Homme hyperactif, Jean-Pierre Blouet est décédé vendredi 12 janvier, à 77 ans. Travailleur social, homme politique, il fut aussi arbitre de football professionnel. Il expulsa notamment Cantona en 1991, le poussant à l'exil hors de France.
Figure politique du département de l'Orne, Jean-Pierre Blouet est décédé vendredi 12 janvier des suites d'un malaise cardiaque. Conseiller départemental du canton de Juvigny-sous-Andaine de 1992 à 2014, puis de celui de Bagnoles de l'Orne jusqu'en 2021, il fut aussi maire de cette dernière commune de 2011 à 2020, et vice-président du conseil départemental de 2015 à 2021. Au total, il siégea 29 ans au parlement ornais.
Il a précipité la première retraite de Cantona
Né à Sotteville-lès-Rouen en 1946, Jean-Pierre Blouet avait migré vers la Basse-Normandie au moment de ses études, à l'Institut régional des travailleurs sociaux à Caen. Sa carrière professionnelle l'avait ensuite amené à diriger l'IME Lehugeur-Lelièvre de Flers, avant de prendre les rênes du centre de rééducation de Tessé-la-Madeleine en 1985.
Connu localement pour ses engagements professionnels et politiques, Jean-Pierre Blouet jouissait aussi d'une reconnaissance nationale grâce au football. En effet, il fut arbitre officiel de 1ère division pendant huit ans, de 1984 à 1992. Les férus de foot de l'époque se souviennent qu'il a précipité l'exil anglais d'Eric Cantona.
Le 7 décembre 1991, lors du match entre Nîmes et Saint-Etienne, le footballeur international dégoupille, encore une fois, la fois de trop. À la suite d'une faute anodine sifflée à son encontre par l'arbitre normand, Canto lui envoie violemment le ballon dessus. Expulsé, il écopera de quatre matchs de suspension. La sanction sera relevée à deux mois après des insultes proférées aux membres de la commission de discipline. Par la suite, Cantona résiliera son contrat avec le club gardois, mettra un terme à sa carrière, avant de rebondir finalement en Angleterre.
Quant à Jean-Pierre Blouet, s'il arrête sa carrière d'arbitre quelques mois plus tard, il poursuit avec réussite son parcours politique, œuvrant notamment pour la création de l'école de kinésithérapeutes d'Alençon, et devenant chevalier, puis officier de l'Ordre national du mérite. Père de quatre enfants nés d'une première union, il était depuis une vingtaine d'années, le compagnon de Christine Roimier, ex-maire d'Alençon et élue départementale jusqu'en 2021.
L’Orne perd un de ses éminents et fidèles serviteurs, élu départemental pendant 29 ans. Le Pays de Bagnoles, auquel il restait tant attaché, est également en deuil.
Christophe de Balorre, président du conseil départemental de l'Orne
Dans un communiqué publié peu après son décès, le président du conseil départemental de l'Orne, Christophe de Balorre a fait part de sa profonde tristesse. "Alors qu’il était à nos côtés, voilà quelques jours seulement, pour la traditionnelle cérémonie des vœux départementaux, l’ancien élu du Pays de Bagnoles-de-l’Orne s’en est allé, laissant le souvenir d’une figure ornaise ô combien investie et infiniment attachante".