La situation s'est dégradée dans le département de l'Orne et atteint des sommets à L'Aigle avec un taux d'incidence de plus de 500. Si la situation continue cette progression, le reconfinement du département n'est pas exclu.
" La situation est très inquiétante". C'est le message porté lors d'une conférence de presse tenue ce vendredi 19 mars à l'Aigle par l’État, l’ARS, les élus locaux, la direction de l’hôpital et la gendarmerie. Le taux d'incidence dans cette ville de 8.200 habitants ( 26.000 pour la Communauté de communes) est de 503 pour 100 000 habitants, ce, dans le département de l'Orne qui avec un taux d'incidence de 265 figure déjà sur la première marche du podium des ex-départements bas-normands. Soit bien largement au-dessus du seuil d’alerte, fixé à 250 cas.
Un cluster dans un centre d'accueil spécialisé
A noter également, la présence de clusters familiaux et celui très important, dans la maison d’accueil spécialisée La Source avec 58 personnes contaminées au variant anglais. Deux pensionnaires de cet établissement sont décédés. "La situation épidémiologique est en phase de stabilisation, l'épidémie étant circonscrite et endiguée par les mesures rigoureuses mises en place", notamment "le remplacement des masques chirurgicaux par des masques FFP2", a précisé l'Adapei dans un communiqué. Les visites des familles ont été suspendues.
Aux confins Est de la région, la ville touche le département de l'Eure qui fait partie des 16 départements où de nouvelles mesures de confinement ont été annoncées hier par le premier ministre Jean Castex. Est ce que la proximité de la région parisienne explique ce taux très élevé ? La population s'est-elle d'avantage relâchée? " On voit bien qu'il y a un certain contournement puisqu'en premiere partie de soirée, on intervient sur certains tapages et on constate que des gens acceuillent du monde dans la sphère privée, le voisin va chez le voisin..." explique Camille Sallé, capitaine de gendarmerie de Mortagne-au-Perche.
Remobiliser la population de l'Orne autour des mesures sanitaires
"C'est toute la zone Est du département qui est touchée par le virus, un peu comme les départements limitrophes de l'Eure et l'Eure-et-Loir avec probablement un effet multiplié par la présence du variant anglais", a expliqué pour sa part à l'AFP Anne-Catherine Sudre, la déléguée départementale de l'ARS dans l'Orne. "Ce n'est pas chez les plus de 65 ans que le virus circule le plus. Ça circule en population générale, on a eu un collège touché. On va essayer de tout faire pour essayer de remobiliser la population car ça peut vite basculer", a-t-elle précisé.
Côté hopital, celui de l'Aigle accueille actuellement 15 patients et chaque jour 5 à 6 patients sont évacués vers les hopitaux voisins d'Alençon ou encore Evreux. L'un des problèmes majeurs, c'est le taux d'absentéisme, à cause des contaminations du personnel, qui atteint près de 20 %.
Les contrôles de gendarmerie vont se renforcer dès le couvre-feu ce soir à 19 h et cette nuit à partir de minuit pour empêcher la circulation venue de l'Eure.
Pour faire face à la situation, les tests vont s'intensifier dans les écoles et collèges ainsi qu'à destination du grand public.
Dans l’Orne, le taux d’incidence est grimpé à 264, ce jeudi 18 mars, selon Covid Tracker. Il était de 177 deux jours plus tôt. Au sujet de cette dégradation, le sous-préfet de Mortagne-au-Perche Julien Miniconi note que " si les chiffres ne descendent pas, le département de l'Orne pourrait à son tour être reconfiné".