Le changement va surtout impacter les employés de ces hypermarchés. Les collaborateurs restent salariés des magasins mais ils pourraient perdre jusqu'à deux mois de rémunération. Le processus pourrait être reconduit pour d'autres magasins dans un avenir proche.
Carrefour cherche des solutions pour sortir de l'impasse. Et s'alléger de quelques magasins est une possibilité sérieusement avancer par la direction du groupe. Ainsi , Cinq hyper de l'enseigne vont être proposé à la location-gérance. Les syndicats s'inquiètent de cette nouvelle
stratégie pour les grands magasins et de ses conséquences en termes de rémunération pour les salariés concernés.
"Un projet de passage en location-gérance sur cinq magasins hypermarchés" est en cours et "fait l'objet d'une procédure d'information-consultation auprès des représentants du personnel", a indiqué Carrefour à l'AFP, confirmant des informations syndicales. Le groupe de distribution a précisé que "l'ensemble des collaborateurs resteraient salariés des magasins".
La location-gérance permet à Carrefour de rester propriétaire du magasin -contrairement à une franchise- et nécessite moins d'investissements
de la part du repreneur.
Les hypermarchés concernés sont ceux de Montluçon, Château-Thierry, Cahors, Flers et Saint-Lô. Ils comptent au total "plus de 600 salariés", a précisé à l'AFP Sylvain Macé (CFDT), délégué syndical du groupe Carrefour France.
Le syndicat estime que ces derniers perdront l'équivalent de deux mois de rémunération. Il a appelé à la signature d'une pétition contre ce projet.
Au terme d'une période de transition de 15 mois, les accords d'entreprise dont les salariés bénéficiaient chez Carrefour prendront fin,
et devront être renégociés établissement par établissement, expliquent les syndicats.
"Ces (nouveaux) accords d'entreprise seront moins favorables, ils seront basés sur l'accord de branche, ce qui n'est pas satisfaisant", dit Michel Engelz (FO, majoritaire).
La CFDT et FO demandent à la direction de Carrefour des garanties, notamment en matière de santé et de prévoyance. La CFDT va plus loin
en réclamant une indemnité compensant les pertes de salaires engendrées, et une "charte sociale" avec les repreneurs "afin de maintenir le maximum d'avantages sociaux".
"On nous a dit en comité central d'entreprise que c'était limité aux magasins en difficulté, mais on peut en douter", a ajouté Sylvain Macé, qui pointe une démarche "totalement nouvelle pour les hypermarchés". A terme, la CFDT estime que 30 à 40
magasins pourraient subir le même sort. Carrefour dispose de 247 hypermarchés en France.
Le PDG du groupe, Alexandre Bompard, doit présenter le 23 janvier un "plan de transformation" pour redresser des résultats moroses.