Alain Lambert, président du conseil départemental de l’Orne de 2007 à 2017, et son directeur de cabinet, Alain Pelleray, se sont-ils rendus coupables de trafic d'influence ? Du 16 au 23 octobre 2024, ils seront jugés par le tribunal correctionnel de Paris pour répondre à cette question dans le cadre du dossier épineux de la déchetterie GDE à Nonant-le-Pin (Orne).

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Alain Lambert, président du conseil départemental de l’Orne de 2007 à 2017, et son directeur de cabinet, Alain Pelleray, se sont-ils rendus coupables de trafic d'influence ?

Du 16 au 23 octobre 2024, ils seront jugés par le tribunal correctionnel de Paris pour répondre à cette question dans le cadre du dossier épineux de la déchetterie de l'entreprise Guy Dauphin Environnment (GDE) à Nonant-le-Pin, dans l'Orne.

Soupçons de trafic d'influence

Selon nos confrères de Ouest-France, au terme de sept ans d'enquête, le parquet national financier (PNF) soupçonne les deux hommes d'avoir aidé l'entreprise GDE à tenter d'installer un centre d'enfouissement de déchets automobiles à Nonant-le-Pin, espérant ainsi en tirer des bénéfices personnels.

Ce site de stockage de déchets automobile, c'est toute une histoire, une très longue histoire même. C'est en 2006 qu'elle commence. Durant l'été, l'entreprise GDE, située à Rocquancourt, à quelques kilomètres de Caen, achète 50 hectares dans la commune de Nonant-le-Pin.

Le site se trouve à proximité du prestigieux Haras national du Pin. L'idée est d'y construire un centre de tri et un centre d'enfouissements de 150 000 tonnes de déchets automobiles par an.

La bataille des opposants

Mais les opposants au projet ne lâchent rien. Les associations Nonant Environnement et Sauvegarde des terres d'élevage mènent une enquête publique qui montre un avis défavorable de la population. Le préfet en place en 2010 dit non au projet, mais son arrêté préfectoral est invalidé par le tribunal administratif de Caen en 2011. GDE peut donc construire. Le premier coup de pioche est donné en 2012.

Les opposants bloqueront le site durant un an (octobre 2013-octobre 2014). En mai 2016, la cour administrative d'appel de Nantes annule l'autorisation d'exploitation attribuée à GDE.

Un véritable bras de fer juridique avec donc des rebondissements et des contre rebondissements, comme les perquisitions menées, en novembre 2016, dans les locaux du Conseil départemental de l'Orne dans le bureau d'Alain Lambert, ainsi qu'à son domicile.

Accusés de "corruption passive et prise illégale d'intérêt"

Depuis 2014, le président du Conseil départemental faisait l'objet d'une plainte des anti-GDE. Les deux associations l'accusent lui et son chef de cabinet, Alain Pelleray, de corruption passive et prise illégale d'intérêt. L'élu et son bras droit nient être intervenus dans la décision d'autorisation d'exploitation du site. 

Ce qui a semé le doute selon les associations, c'est le silence qu'a affiché Alain Lambert lors d'un reportage de Pièces à Convictions, datant de 2014. On y voit le journaliste lui présenter un courrier que l'élu avait adressé au ministre de l'Écologie. Une lettre où il l'encourageait à autoriser l'ouverture du site de déchet. Dans la foulée, l'élu UDI a porté plainte pour "dénonciation calomnieuse" contre les deux associations d'opposants. 

La société GDE plaide coupable de trafic d'influence

Or, en mai 2023, la société GDE plaide coupable de trafic d'influence. Elle est condamnée à verser plus de 2,1 millions d'euros. Toujours selon nos confrères de Ouest France, les investigations permettent également d’établir "qu’entre 2007 et 2013, GDE a sollicité le concours et le soutien du président du Conseil général de l’Orne et de son directeur de cabinet, afin d’orienter les décisions des pouvoirs publics" concernant l’implantation du centre d’enfouissement "dans le sens des intérêts de GDE".

Le quotidien ajoute que : "Alain Lambert serait ainsi intervenu auprès de différentes administrations, du préfet de l’Orne, des collectivités territoriales compétentes, mais également auprès d’un conseiller de l’Élysée (Boris Ravignon, conseiller en développement durable de Nicolas Sarkozy) et de la ministre de l’Écologie de l’époque, Nathalie Kosciusko-Morizet."

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Alain Lambert, Président du conseil départemental de l’Orne de 2007 à 2017, et son directeur de cabinet, Alain Pelleray, sont renvoyés devant la justice. Du 16 au 23 octobre prochain, ils seront jugés par le tribunal correctionnel de Paris pour répondre de trafic d'influence dans le dossier retentissant de la déchetterie GDE à Nonant-le-Pin dans l'Orne. ©France 3 Normandie

L'objectif aurait été de "contribuer à l’obtention par GDE de l’autorisation" afin d'installer son site à Nonant-le-Pin. Le PNF a confié au journaliste que le patron de l’Orne était "activement secondé" par son directeur de cabinet.

Retiré de la vie politique depuis 2017, Alain Lambert, aujourd'hui âgé de 77 ans, devra répondre devant les juges de son implication dans ce dossier GDE. Quant à Alain Pelleray, il est toujours directeur de cabinet départemental de l'Orne et, cet été encore, il défendait le Haras du Pin au titre du Monument préféré des Français.

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