Cela fait trois ans qu'un agriculteur de l'Orne utilise des poils de chiens pour repousser les sangliers qui, chaque année au moment du semis, saccagent ses parcelles de maïs. L'idée n'est pas si farfelue que cela. Les poils de chiens semblent avoir un effet dissuasif sur les mammifères.
Samuel Riblier est agriculteur à Briouze dans l'Orne. Il cultive 25 hectares de maïs et subit chaque année au moment du semis, la gourmandise des sangliers qui dévorent ses cultures.
Excédé, il a décidé il y a trois ans de disperser des poils de chiens sur ses parcelles au moment du semis. En cette fin du mois d'avril, Samuel Riblier va commencer à semer son maïs et une fois le travail terminé, il va de nouveau disperser des poils canins un peu partout.
Un bon répulsif
On sème le maïs et après, je fais le tour du champ à pied. Je disperse des petites poignées de poils de chiens tout autour du champ. Chaque année, les sangliers s'invitent et dévorent le maïs. Je suis obligé de semer à nouveau et cela me coûte cher. Ce n'est pas infaillible, mais le poil de chien est un bon répulsif.
Samuel RiblierAgriculteur à Briouze (61)
Samuel Riblier a déjà aperçu deux familles de mammifères juste à coté de ses cultures. Il va donc récidiver et disperser des poils de chien qu'il a récupéré chez sa belle-sœur. Elodie Royer possède un salon de toilettage à Mayenne (53).
Depuis 3 ans maintenant, elle donne à son beau-frère trois sacs de 50 litres de poils de chiens.
On sait que cela fonctionne avec les cheveux. Alors, on s'est dit avec mon beau-frère, qu'on allait essayer avec les poils de chien. Je lui donne ceux que je récupère dans mon salon. Les poils de chien ne se recyclent pas et partent dans les ordures ménagères. Autant que cela serve à quelque chose.
Elodie RoyerToiletteuse à Mayenne (53)
Le bouche-à-oreille fonctionne a plein régime puisque le salon mayennais donne également des poils de chiens à d'autres agriculteurs du département de la Mayenne.
Les poils de chiens après les cheveux
Dans les champs de mais, les poils de chiens prennent le relais des cheveux. Il y a quelques années, la commune de Foix (Arriège) a tenté l'expérience des cheveux pour repousser des sangliers qui prenaient racine sur un terrain de sport. Des cheveux avaient été répandu tout autour des terrains. Les coiffeurs de la ville avaient été mis à contribution pour collecter la ressource. Les employés municipaux avaient ensuite répandu les précieuses mèches.
Une expérience mitigée, puisque les sangliers étaient revenu assez vite sur les lieux sans être incommodés par l'odeur humaine. En 2015, c'est à Saint-Herblain (Loire-Atlantique) qu'un gérant de club de golf tente également sa chance. Il disperse des sacs de cheveux sur les 13 hectares du golf pour repousser des sangliers envahissants, avec cette fois un relatif succès.