À pied, en courant ou à vélo, comment agir face à un chien qui semble agressif ? Des comportementalistes canins donnent les réflexes à adopter pour éviter le pire.
Manque d'activité, peu sociabilisé aux êtres humains, traumatisme antérieur, les raisons qui poussent un chien à être violent sont multiples. En novembre 2019, un dogue argentin a violemment mordu une jeune femme qui effectuait un footing entre Avenay et Esquay-Notre-Dame, au sud de Caen. Quels sont les gestes à adopter face à un chien qui s'avère dangereux ? Des comportementalistes canins donnent des conseils.
S'immobiliser
Les chiens sont attirés par le mouvement. Marcher, courir, rouler "peut réveiller l'instinct de prédation chez certains chiens", explique la comportementaliste éducatrice canin Alice Levacher, à la tête d'Alice au pays canin.
Il faut éviter de se diriger directement face au chien. Pour apaiser la situation, la spécialiste conseille de "décrire une courbe" afin d'éviter de mettre l'animal mal à l'aise et le pousser à réagir.
Face à un molosse, il est recommandé de s'arrêter de courir, de marcher et de descendre calmement de son vélo. "Il faut s'immobiliser sans faire de geste brusque", détaille la comportementaliste Christèle Lucas de 4 pattes et 1 regard.
Alice Levacher suggère d'adopter "la position de l'arbre" : cela consiste à désintéresser le chien en "restant debout sans bouger, les bras le long du corps en regardant vers ses pieds".
Ne pas regarder le chien dans les yeux
"Fixer le chien est un appel au combat", analyse Alain Saugrain, comportementaliste et éducateur de chiens depuis 40 ans au sein d'Eurocanin professionnel.
En guise de geste d'apaisement, Christèle Lucas suggère donc de détourner le regard et même de "tourner calmement le dos à l'animal".
Attention aux cris
Il faut "éviter de crier", pour ne pas stimuler le chien, explique Alice Levacher. Afin de l'arrêter dans son élan, seul "un cri strident pourrait surprendre l'animal", suggère Christèle Lucas.
Se protéger le visage
Si le chien reste violent, il faut essayer de "rester debout pour ne pas se trouver au même niveau que l'animal", insiste Alain Saugrain. La priorité est de protéger son visage, en plaçant "sa tête dans ses bras", précise Christèle Lucas.