Alors que le situation se tend de jour à jour dans les stations services, l'interdiction de la vente de carburant en bidon ou jerrican s'étend en Normandie. Après l'Eure et la Seine-Maritime, c'est l'Orne qui est désormais concerné.
D'ordinaire, bidons et jerricans servent à alimenter en carburant motoculteurs, tondeuses et autres outils de jardin à moteur thermique. Mais depuis plusieurs jours, alors que les files d'attente s'allongent devant les stations services, certains s'en servent pour faire des stocks en vue d'alimenter leur véhicule. Ce comportement aggrave un peu plus la pénurie qui frappe le pays depuis plusieurs jours et a d'abord été interdit dans les régions les plus en tension comme le nord de la France. Depuis cette semaine, cette mesure fait son apparition en Normandie. En Seine-Maritime, dans l'Eure et maintenant dans l'Orne.
Le préfet du département, Sébastien Jallet, a pris à son tour ce mardi 11 octobre un arrêté interdisant la vente de carburant "sous forme conditionnée". En clair, plus question de remplir des jerricans ou des bidons en station-service.
"Un phénomène de surconsommation de carburant complique un retour à la normale de la disponibilité, notamment du gazole, dans les stations-service de l’Orne, malgré la grande mobilisation de toute la chaîne d’approvisionnement du secteur et alors que les dépôts pétroliers sont régulièrement approvisionnés en hydrocarbures raffinés par des super tankers, et ne connaissent de ce fait pas de pénurie de carburant", indique la préfecture de l'Orne.
Cette mesure d'interdiction est appelée à se généraliser sur tout le territoire français. Le gouvernement aurait donné des instructions aux préfets en ce sens. Dans leurs communications, les préfets ayant déjà mis en place cette interdiction en appelle au civisme de chacun. Cette appel sera-t-il suffisant pour faire respecter cette mesure ? Dans les régions les plus en tension, des contrôles de police ont été dans des stations-services. Comme le rappelle Actu.fr, la violation d'un arrêté préfectoral d'interdiction est passible d'une amende de 150 euros.
Ce mercredi 12 octobre au matin, le gouvernement a mis sa menace de réquisition à exécution. Des personnels du dépôt de carburant de la raffinerie normande d'Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme, en Seine-Maritime, vont devoir reprendre le travail, sous peine de sanctions pénales. Cette réquisition ne concerne que l'activité de stockage de carburant et non pas la production. Pour justifier cette mesure, le gouvernement s'appuie sur un accord salarial conclu lundi dernier au sein d'Esso-Exxon-Mobil et signé par deux organisations syndicales.