Selon l'AFP, les salariés de la CIM ont voté la poursuite du blocage des cuves de la CIM,ce vendredi midi.
Les salariés de la Compagnie Industrielle et Maritime (CIM) du Havre qui ont coupé l'alimentation en carburant des aéroports parisiens et de plusieurs raffineries ont décidé ce vendredi 27 mai à midi la poursuite du mouvement, alors que les pouvoirs publics s'apprêtent à intervenir.
Selon Mathias Jeanne, délégué CGT, syndicat unique de l'entreprise, les salariés sont déterminés à poursuivre le mouvement alors que la poursuite de l'activité des terminaux pétroliers du Havre opérés par cette société, et par lesquels passent 40% du brut importé en France, est jugée d'un "intérêt vital" par les autorités.
Les aéroports parisiens aussi privés de carburant
Depuis mardi soir ont été coupées les vannes des oléoducs qui relient les terminaux du port du Havre et du cap d'Antifer aux raffineries ExxonMobil de Port Jérôme-Gravenchon et Total de Gonfreville l'Orcher dans la zone portuaire et de Grands-Puits en Seine-et-Marne, ainsi qu'aux aéroports de Roissy et d'Orly.
Si les deux raffineries Total sont à l'arrêt plus ou moins complet, celle d'ExxonMobil, la 2e de France, est une des deux seules des huit raffineries françaises à fonctionner normalement.
Avant même le vote de ce vendredi, Nicole Klein, préfète de Normandie et de Seine-Maritime a déclaré vouloir demander "à la CIM de continuer par tous les moyens de fonctionner".
Lors du conflit sur les retraites en 2010, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la CIM, dont l'activité avait été un moment interrompue, avait été enjointe par le gouvernement de continuer à fonctionner, ce qu'elle avait fait. Actuellement un plan d'organisation des interventions (POI) a été mis en place par l'entreprise et des cadres assurent la sécurité des installations. Les navires pétroliers sont, soit déroutés, soit en rade au large du port du Havre, dans l'attente de pouvoir livrer leur brut.
La CIM, société peu connue mais d'un intérêt stratégique primordial, dont le siège est à Paris, compte 284 salariés. Le directeur du site havrais Bruno Outil, qui ne s'exprime pas devant les médias, était déjà en place en 2010.