Alors que la grève se poursuit à la CIM, principaux terminaux pétroliers français, le premier ministre comme la préfète de Seine-Maritime haussent le ton pour réclamer un service minimum à la direction.
Le mouvement de grève à la Compagnie Industrielle Maritime (CIM) du Havre (Seine-Maritime), qui a coupé depuis mardi l'alimentation en produits pétroliers des aéroports parisiens et de trois raffineries, a été reconduit ce vendredi pour 72H00 (soit lundi 30 mai à midi), a annoncé la CGT.
Mais sur une injonction du Premier ministre Manuel Valls auprès de la direction de cette société, en charge des terminaux pétroliers du port du Havre et du cap d'Antifer, un approvisionnement limité pourra avoir lieu.
"Aujourd'hui à midi deux pompages ont été demandés sur injonction de Manuel Valls", a déclaré Franck Barbay, secrétaire du comité central d'entreprise de la CIM.
Deux bacs, sur une centaine, feront l'objet de pompages opérés par des cadres non grévistes: un bac de kérosène pour Roissy et Orly, et un bac de brut destiné à la raffinerie ExxonMobil de Port-Jérôme, la deuxième de France et une des deux sur un total de huit en France qui fonctionnent encore normalement.
Reportage de France 3 Baie de Seine (G. Bron et M. Goavec)
Selon la CGT les pompages de ces deux bacs ne peuvent assurer à leur destinataire qu'une autonomie de quatre à cinq jours.
La poursuite du mouvement votée à 85 %
Voté à 95% lundi et enclenché mardi soir, le mouvement de grève a été reconduit jusqu'à lundi midi par un vote de 85% parmi les 150 salariés présents à l'assemblée générale, selon la CGT, unique syndicat de l'entreprise.
La CIM, société peu connue mais d'un intérêt stratégique primordial, dont le siège est à Paris, compte 284 salariés au total. Elle avait connu une grève en 2010, dans le cadre d'un mouvement social contre la réforme des retraites, sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Le directeur du site havrais Bruno Outil, qui ne s'exprime pas devant les médias, était déjà en place en 2010.
La direction de la CIM avait reçu à l'époque une injonction du directeur général de l'Énergie pour que les terminaux reprennent leur activité.
La préfecture du département avait déjà prévenu que la CIM était d'un "intérêt vital" et qu'elle devait poursuivre son activité.
Par des oléoducs les terminaux opérés par la CIM alimentent en brut les raffineries Total de Gonfreville-l'Orcher dans la zone portuaire et de Grands-Puits en Seine-et-Marne, actuellement à l'arrêt, et la raffinerie ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon qui
fonctionne normalement.