Dans la petite salle du quartier de Bléville au Havre, Nicolas Sarkozy a attiré ce mardi 26 mai au soir près d'un millier de militants. Venu pour rassembler, le président de l'UMP a choisi l'attaque. Notamment à propos du nouveau nom du parti : "Les Républicains".
Il a notamment accusé le président François Hollande de vouloir choisir le nouveau nom de l'UMP.
"Je savais qu'on allait en voir de belles avec "moi je". Mais ce que j'ignorais, c'est qu'il voulait choisir lui-même le nom de notre formation politique. Manque de chance!", s'est-il exclamé en début de soirée.
Nicolas Sarkozy a continué : "Je veux dire à "moi je" qu'il garde le nom socialiste, car avec ce qu'on voit, on n'a pas envie de le devenir. Les gens qui ne sont pas courageux, qui n'ont pas de convictions, qui n'ont pas de colonne vertébrale, ils essaient de gagner sur le tapis vert, d'aller devant les tribunaux, pour obtenir ce qu'ils ne peuvent plus obtenir devant le peuple de France".
Le président de l'UMP a ainsi stigmatisé les socialistes d'avoir engagé un recours en justice contre sa décision de changer le nom du parti en "Les Républicains".
Décision de justice et changement de nom
Ce mardi 26 mai, le tribunal de grande instance de Paris a en effet refusé de se prononcer en urgence sur la demande d'interdiction d'utilisation de ce nom. Saisi en référé par quatre partis ou associations de gauche et 143 particuliers, qui s'opposaient à ce que l'UMP choisisse ce nom, le tribunal a estimé que le "trouble manifestement illicite" et le "dommage imminent" invoqués par les plaignants n'étaient pas démontrés.
Pour lui, les motifs des plaignants relevaient d'une procédure sur le fond.
Congrès refondateur
Visiblement très heureux de cette décision, Nicolas Sarkozy ne s'est pas attardé sur l'aspect juridique, choisissant d'enfoncer le clou politiquement : "Les socialistes sont socialistes avant d'être républicains, nous nous sommes républicains avant d'être gaullistes, libéraux", a-t-il affirmé.
L'ancien président de la République a ensuite continué à railler son successeur en l'appelant "moi je" et en critiquant sa politique. ""Moi je" n'a cessé de mentir à ses amis, à ses électeurs et à son pays", a-t-il lancé.
"Les Républicains ont décidé de relever la tête", a-f-il conclu, en invitant les militants à "venir nombreux" au congrès refondateur du parti en fin de semaine.
Sarkozy / Juppé
Venu pour rassembler dans la ville d'Edouard Philippe, soutien affirmé d'Alain Juppé, l'ancien chef de l'Etat avait choisi de s'appuyer sur l'ancien maire de la Cité Océane, le baron gaulliste Antoine Rufenacht.
Egalement présente : Françoise Guégot, députée UMP de Seine-Maritime qui sera tête de liste du parti aux régionales, tout en espérant l'être pour l'ensemble de la droite et du centre, alors qu'elle est en concurrence avec l'ancien ministre UDI Hervé Morin.
Le reportage de Bénédicte Drouet et Karima Saïdi (montage : Cécile Garzena), avec les interviews de :
- Nicolas Sarkozy, ancien président de la république et président de l'UMP
- Edouard Philippe, député-maire du Havre
Quelques photos de la soirée signées Stéphane L'Hôte :
Découvrez le direct de Frédéric Nicolas dans le journal de 19h de France 3 Haute-Normandie :