En Seine-Maritime, 160 professeurs stagiaires de l’enseignement primaire ont effectué leur première rentrée. Rencontre avec deux étudiants en dernière année de Master au Havre qui visent le titre de professeur des écoles à la fin de l’année scolaire.
Cartable sur le dos, Gaétan et Maureen font leur première rentrée… sur l’estrade. Ils se connaissent peu mais vont enseigner aux mêmes élèves toute cette année. BTS électronique pour lui, parcours d’arts appliqués et histoire géographie pour elle, les deux petits nouveaux de l’école primaire Observatoire au Havre entament leur deuxième année de Master MEEF (Métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation) avec à la clé, la titularisation comme professeurs des écoles en juin 2022.
Cette année ils auront en charge une classe de vingt-six élèves de CM1 et à quelques heures de l'arrivée des enfants, la nervosité se fait sentir. « On a un peu la boule au ventre... c’est important de réussir la journée de rentrée », confie le jeune professeur. Comme l’union fait la force, l’appréhension se partage en deux. Gaétan Démare et Maureen Delahoulière forment une équipe de deux professeurs qui se relaieront pendant toute l’année scolaire, avec un rythme de trois semaines de classe, puis trois semaines de cours à l’Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation). C’est le dispositif proposé par la direction départementale de Seine-Maritime. « On a des périodes de tuilages. Les deniers vendredis de chaque période de trois semaines, on va être tous les deux dans la classe pour réaliser la passation », explique Maureen.
Le maître mot de ce métier c’est de s’adapter aux élèves tout le temps.
Les professeurs stagiaires ont les deux mêmes tuteurs : un formateur de l’Inspé et un professeur des écoles maître formateur qui leur rendront au minimum deux visites conseils et deux visites d’évaluation pendant cette année 2021-2022. Car si ces jeunes ont une solide formation théorique, le terrain apportera son lot de surprises. « Évidemment, on va devoir s’adapter aux élèves qu’on ne connaît pas encore. Le maître mot de ce métier c’est de s’adapter aux élèves tout le temps », affirme Maureen.
Le binôme promet d’être toujours en contact. « Nous avons nos règles communes. On va fonctionner en équipe. Même si je ne suis pas dans la classe, je suis au courant de ce qu’il s’y passe » prévient Gaétan, « et si on a besoin de se voir en urgence, on s’envoie un message et on peut se voir ici à l’école, à la fac ou ailleurs », ajoute sa co-équipière.
Découvertes pédagogiques et administratives
Après la décoration de la classe, la préparation des cahiers et une formation express sur le tableau numérique, Maureen et Gaétan découvrent les dernières instructions du ministère lors de la réunion de rentrée : organisation des sorties scolaires, demandes de congés, les jeunes enseignants ont tout un monde administratif à découvrir. À cela s’ajoute le protocole sanitaire contre le Covid que les sept enseignants de cette école vont devoir mettre en place cette année encore.
La liste des contraintes est énumérée point par point par la directrice de l’école Observatoire. Le port du masque est obligatoire à l’intérieur pour les adultes et les élèves. Les goûters d’anniversaire sont proscrits. Les activités sportives sont autorisées en intérieur et extérieur. En intérieur, pas de sport de contact et on adapte la distanciation au maximum. « Et si un élève arrive à l’école sans masque, qu’est-ce qu’il faut faire ? », interroge Maureen. « Un masque de dépannage en tissu est fourni par l’Inspection. On note sur une feuille à qui on a donné le masque et on prévient les parents par mail », informe Charlène Saillard, la directrice de l’établissement.
Ces jeunes professeurs aux parcours variés sont enjoués et une vraie émulation s’opère autour de leurs projets.
Un atout pour les établissements
Selon Nicolas Pinel, inspecteur de l’Éducation Nationale - circonscription du Havre Nord -, ces professeurs stagiaires apportent un vrai dynamisme aux établissements qui les reçoivent. « Ces jeunes professeurs aux parcours variés sont enjoués et une vraie émulation s’opère autour de leurs projets », s’enthousiasme l’inspecteur.
Après deux années scolaires ponctuées par la crise sanitaire et une pause estivale de deux mois, la reprise va se faire en douceur. « Le premier jour de rentrée, on a plutôt une approche ludique et on revient sur des exercices pour voir un peu leur niveau » confie Maureen. Pas question pour autant de se la couler douce. Les nouveaux professeurs souhaitent commencer leur programme de l’année, dès la première semaine de rentrée.