Depuis le Grenier à sel à Honfleur, les 6 principaux candidats débattent sur France 3 pour essayer de faire la différence. La montée du Front National dans l'opinion avec le contexte particulier d'un pays meurtri par les attentats, la réunification, les transports et l'économie animent le débat.
Les débatteurs
Nicolas Mayer-Rossignol (liste Au service de tous les normands - PS/PRG),Hervé Morin (liste Normandie-Conquérante. LR/UDI/MODEM),
Yanic Soubien (liste Normandie Ecologie),
Sébastien Jumel (liste Front de Gauche),
Nicolas Bay (liste Normandie Bleu Marine FN),
Nicolas Calbrix (liste Debout la France en Normandie).
Les modérateurs
Emilie Leconte et Franck Besnier avec le regard de Chaunu, dessins sous le bras.Le débat en intégralité
Notre débat est également diffusé sur notre antenne après le Soir 3 à 22h50.
Le résumé des débats
La montée du Front National
Le contexte national, deux semaines après l'attaque terroriste à Paris le 13 novembre, pèse sur la campagne. Les sondages se suivent et disent tous la même chose en Normandie. On constate la progression réelle du Front National avec un tassement des intentions de vote pour le candidat de l'union des Républicains / UDI/ Modem Hervé Morin. Nicolas Bay en profite d'entrée de jeu pour accuser l'ancien ministre de la défense de Nicolas Sarkozy. Coupable, selon le Front National, d'avoir sabré les budgets de l'armée en pleine guerre contre le djihadisme.
La tête de liste du PS et du PRG, le président sortant de Haute-Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol, essaye lui de mobiliser ses électeurs traditionnellement tentés par l'abstention à se mobiliser face à un Front National, annoncé en tête dimanche soir en Normandie.
La notoriété de la région serait mondiale. Deuxième région la plus citée dans le monde après la Californie, parait-il. Yanic Soubien pour les écologistes parle des Normandie et de son principal atout la diversité de ses populations selon lui. Pour Hervé Morin, la réunification des deux entités administratives divisées depuis 1956 est
une chance historique de repartir d'une page blanche".
L'expression fait bien évidemment s'étrangler les représentants de la majorité sortante. L'objectif du député de l'Eure serait d'en finir avec le fameux "farwest" décrié par les technocrates parisiens quand ils parlent de la Normandie qui ne vit pas dans les villes.
"Profiter de l'imaginaire normand pour qu'on soit capables de suivre l'exemple breton ou alsacien aujourd'hui.", précise Hervé Morin.
Le numéro trois du Front National parle d'un vrai désert normand et applique à la lettre les slogans nationaux de sa formation sur "ces territoires abandonnés" dans une région "qui a une forte notoriété mais dont on entend le moins parler." "Avec un tel bilan, oui on a besoin d'une nouvelle politique". conclut-il en comptable des deux exécutifs sortants sans en préciser les détails.
La défense des ruraux s'est également le grand cheval de bataille de la formation de Nicolas Dupont Aignan. Nicolas Calbrix sur toutes les thématiques du débat n'a eu de cesse de le rappeler. Le sortant Nicolas Mayer Rossignol refuse l'habit taillé par ses adversaires comme le représentant de la Normandie des villes contre les ruraux. Son objectif affiché serait d'être aux services de tous et en particulier des 2/3 des Normands qui ne vivent pas dans les grandes agglomérations.
En fin de débat, on apprendra que finalement tous les candidats sont d'accord sur le choix de la capitale régionale. A Rouen la préfecture, à Caen le conseil régional. "C'est ce qui est prévu par la loi, le reste n'est que de la posture", clot Nicolas Mayer Rossignol ajoutant son mot de la soirée "le reste c'est de la posture".
Le train
C'est le serpent de mer de la politique régionale. Une comparaison résume tout. En 1970 un Paris Caen prenait 1h44 aujourd'hui il faut 1h55 pour arriver à Saint-Lazare. " Il faut faire des sillons à Paris pour les trains normands dans la deuxième gare d'Europe" affirme Nicolas Mayer-Rossignol. " il faut arrêter de faire la guerre aux automobilistes" en supprimant les taxes régionales sur le carburant pour Nicolas Calbrix. Hervé Morin va encore plus loin en voulant donner la gouvernance des trains normands au conseil régional à la place de la SNCF en somme, Sébastien Jumel voit rouge bien sûr à ce moment là.
L'énergie et l'économie
Le candidat du Front de Gauche, Sébastien Jumel le maire de Dieppe rend responsable la politique de rigueur budgétaire ochestrée par Nicolas Sarkozy pour la désindustralisation de notre région.
Pour le Front National, le parti socialiste à Paris, Rouen ou Caen fait figure d'accusé. Comptable du chômage et d'une situation économique difficile. "La région doit tourner le dos à l'éolien," surenchérit le candidat de debout la France et "construire des routes pour mettre fin à l'inertie imposée par les écologistes". Des écologistes qui rappellent leur attachement à vouloir sortir du nucléaire mais pas à "arrêter le nucléaire". En clair le savoir-faire de la filière permettrait la dénucléarisation de la région. "Posture" répète à l'envie Nicolas Mayer Rossignol. "Ce n'est pas le président de la région qui va choisir la fermeture de Flamenville".
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