Retour à l'école "sans-masque": l'horrible doute pour les parents mais certaines communes équipent les enfants

Les spécialistes affirment que le masque est plus dangereux qu'utile pour les petits. Mais les grands ? A partir de 7 ans, un enfant n'est-il pas capable de comprendre l'utilité du masque ? Dans certaines écoles, les communes ont décidé d'équiper les écoliers malgré les recommandations nationales.

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Depuis le début de la gestion de cette crise, il y a les annonces du gouvernement et la réalité sur le terrain, avec de fortes disparités selon les régions ou les communes. Et pour la question des masques à l'école : c'est simple, l'Etat a dit non. 

Seuls les adultes, dans les écoles, seront masqués. Les enfants seront équipés à partir du collège. Et là, c'est le grand écart, le masque est même obligatoire !

A 4 mois de la sixième, les enfants de CM2, vont donc faire un retour à l'école cette semaine le visage nu. Enfin, pas tous. En effet certaines communes ont pris les choses en main.

Ainsi du côté d'Ifs, au sud de l'agglomération caennaise les 5 écoles et leurs classes de CP et CM2 (qui entrent les premières), seront équipées de visières. La fabrication est en cours.
 


1230 masques en tissu fabriqués pour les enfants de l'école de Thaon

Au Nord de Caen, c'est un petit village qui se distingue. A Thaon, commune d'à peine 2000 habitants, chaque enfant aura à sa disposition dès ce mardi 12 mai, 3 masques par jour. Des masques en tissu fabriqués par une dizaine de bénévoles, avant la rentrée.

"On a équipé de cette manière la maison de retraite, puis les aides à domicile du village. C'est tout naturellement qu'il nous a semblé essentiel d'en fabriquer aussi pour les écoliers. C'est une barrière de plus qu'on a voulu privilégier", explique Anne-Marie Béliarde, l'adjointe aux affaires scolaires de Thaon (14).

Avec l'aide de Josiane, couturière de métier et nounou bien connu dans le village, une dizaine de mamans et mamies se sont retrouvées dans une salle communale, pour fabriquer ensemble 1230 masques.

"Et ils sont tous fait dans le même tissu. Un coton épais vert, comme ça il n'y aura pas de disputes entre les enfants et pas de discussion sur les couleurs préférées", assure Josiane.
 

Le rouleau de 28 mètres n'est pas arrivé là par hasard, c'est un voisin qui en a fait don. Et quand les couturières ont manqué d'élastiques, c'est une voisine qui s'est démenée pour trouver un gros rouleau. "Celles qui ne savaient pas coudre découpaient les carrés de tissu, faisaient le café, etc. Il y avait franchement une bonne ambiance et le sentiment de faire quelquechose d'utile", raconte Patricia Peronne qui a occupé ainsi ses après-midi de fin de confinement. "Et franchement, je suis rassurée que ma fille en CM2 passent ses journées à l'école masquée."


La mairie a acheté un sèche linge et les masques seront lavés à l'école



Chaque enfant se verra proposer, le matin, un masque dès son arrivée. Et, il y en a assez pour leur en fournir, chacun, 3 ou 4 par jour. On a défini un protocole, avec la directrice, pour les heures auxquelles ils doivent être changés. Bien sûr, il n 'y a aucune obligation mais beaucoup de parents nous ont expliqué être soulagés à l'idée que les enfants puissent s'équiper ainsi.
(Anne-Marie Béliarde, élue à Thaon) 


Le lavage des masques a lui aussi été organisé par la commune. Tout sera géré à l'école par le personnel communal de la cantine. "Il  y a un lave-linge au restaurant scolaire. Il a fallu, en revanche, acheter un sèche-linge pour que les familles n'aient rien à gérer à la maison. La commune a tout pris en charge." 

Un défi relevé par ce village qui fera bien des envieux chez les parents inquiets de savoir leur enfant enfermé dans des classes pendant de longues heures, sans protection. Il faut dire que dès le début du confinement et après le premier tour des élections municipales, le village a vu de près les dangers du Covid-19. Du personnel de la commune et de l'école ont été malades, et certains ont même été hospitalisés. Des épreuves qui laissent des traces. 

La débrouille avant tout 


"Mais si, votre enfant pourra porter un masque s'il le désire. Je l'autoriserai à le sortir de son sac en classe". Cette phrase qui se veut rassurante, combien de parents l'ont entendu ces derniers jours en remplissant le formulaire attestant du retour, ou non, de leur enfant à l'école? 

"C'est la boule au ventre que je le remet à l'école. On croise les doigts", explique une maman d'une commune voisine qui n'a pas pris en charge la fabrication ou l'achat de masques.

"Dans ma classe de CM2, 8 familles sur 15 m'ont assurée que leurs enfants porteront un masque en classe. Moi j'en porterai un aussi", raconte une enseignante de l'école de la Haie Vigné, à Caen. Elle se dit rassurée de cette initiative des parents. On sait, en effet, qu'un masque n'est utile que si la majorité en porte, voire l'ensemble du groupe, dans une même pièce. 

Le ministère de l'Education Nationale et le gouvernement le déconseille dans les classes élémentaires. Il n'y a donc aucune incitation à se doter de masques pour l'école, bien au contraire.
Quel est donc, sérieusement, l'enfant qui se distinguerait du groupe, pour porter seul son masque, au milieu de regards étonnés de le voir ainsi vêtu ?

Ce sera la grande surprise de cette rentrée déconfinement : combien d'enfants  de CP et CM2 viendront, malgré tout, équipés, le visage couvert ?

Les mesures barrières à l'école s'articuleront essentiellement autour du lavage des mains et de la distance physique. L'arrivée échelonnée des enfants avec des entrées différentes, selon les classes permettront aussi de ne pas se croiser dans les couloirs et de ne pas emprunter les mêmes chemins.
Par ailleurs, le repas se déroulera généralement dans la classe.

Certains pays, comme la Chine, ont choisi le port du masque obligatoire.  D'autres, en Europe, tels que l'Espagne et l'Italie, ont  préféré de ne pas rouvrir les écoles, avant septembre. 

 
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